Je vous ai remis – en plusieurs petits fragments de papiers – la liste des poèmes à reproduire dans les Poètes d’aujourd’hui , un jour, à vous-même, dans votre bureau. Vous avez même fait cette remarque que vous n’aviez qu’à reproduire ce qu’ils [mot illisible] pour établir la réponse d’autorisation.
Maintenant je vous dirai en toute cordialité que je suis surpris des conditions dont vous me faites part. Vous m’aviez donné l’assurance ou presque que la N.R.F. m’accorderait l’autorisation gracieusement. Je puis même dire que l’exception soulevée à propos de Valéry, à cause d’une entente spéciale entre vous et lui, et au sujet de laquelle il est venu me voir pour me dire prestement que cette entente ne saurait s’appliquer à moi, que cette exception, dois-je dire, vient encore à l’appui de cette perspective que vous m’avez donnée d’une autorisation gracieuse.
Je puis vous assurer que jamais Gaston Gallimard ne m’a parlé d’une question de droits à acquitter. Je sais bien même, que je n’ai jamais [mot illisible] parlé avec lui de l’affaire des Poètes d’aujourd’hui.
Je puis mieux, encore, vous rappeler le propos que vous m’avez tenu en plaisantant quand je vous ai parlé de cette affaire : autorisation, mais à condition que vous nous donniez bientôt le théätre Boissard
Vous savez quel exaltant instrument de propagande sont les Poètes d’aujourd’hui. Je voudrais pourtant bien ne pas réduire la place donnée aux poètes édités par vous.
Cordialement à vous
Voyez vous un inconvénient à ce que je m’adresse aux auteurs pour dégager votre responsabilité ? La question ne se pose pas pour Valéry qui, comme je vous le dis, m’a donné son autorisation gracieuse.