R. Martin du Gard.
2 bl. De Cimiez.
Hélas, cher ami, je voudrais pouvoir être de vos premiers abonnés à Mesures. Mais, rien à faire, ce sont des luxes interdits…
Votre annonce de « la fin » des Thibault m’a découplé aux trousses une meute de tous lecteurs. S'ils se doutaient du plat qui mijote… Vous avez eu du culot, d’ailleurs, d’annoncer froidement que vous publieriez cette « fin » dans la Revue. Il s’agit de trois ou quatre volumes ; de quoi occuper le tiers de la revue pendant dix huit mois. Je vois votre tête, si vous trouvez un jour le manuscrit sur
Je travaille. Le tas monte peu à peu. Je purge ma peine, consciencieusement.
J'ai fort aimé la N.R.F. de décembre. Eleuthère me met en jubilation. J'ai goûté le Fargue. J'ai tiqué sur le Schlum. J'ai fulminé contre le Suarès.
Le n° de janvier est moins congestionné. Le Baudelaire de bibliophile me laisse froid. Quant au Valery, je préfère celui qui « regarde » sur le monde… Mais la partie Chroniques et notes est bien vivante.
Est-il encore temps de solliciter les dieux pour que 1935 vous comble d’heurs, vous, votre femme, et votre revue ?
De grand coeur ! Et fidèlement vôtre