Je ne puis rien dire de « querelles de Famille », qui m’est dédié. « A cheval donné... » Je n’ai lu ce livre qu’imprimé, et avec sa dédicace ; je n’ai donc eu qu’à dire merci. Duhamel est un ami très cher, et son attention m’a fait plaisir. Parmi mes amis qui écrivent, il y a ceux dont je préfère l’œuvre à l’homme (y en a-t-il réellement?) et ceux dont je préfère l’homme à l’œuvre. (Gide aussi est de ceux-là.) Quant aux « dix ans de malveillance », et même de malveillance un peu dissimulée sinon « sournoise », pourquoi nier ? J'ai toujours entendu attaquer Duhamel à la N.R.F. même du temps très lointain de Copeau et de J. Rivière.
Incompatibilités profondes, et que je conçois assez bien, de part et d’autre, puisque mes amitiés m’ont placé entre deux.
Ceci n’est pas sans rapport
Au fond, cela n’a guère de rapport, étant donné la suite de ma lettre. Je voulais dire que l’incompatibilté Duhamel-NRF est de même famille que l’incompatibilité Guehenno-Paulhan. Mais je n’ai pas voulu dire que Duhamel est de ceux qui s’engagent à fond, toujours.
avec l’échange des lettres Paulhan-Guéhenno. Je n’ai pas aimé la forme que Guéhenno a donné à sa lettre ouverte au Comité des Lettres et des Arts. (J'ai même eu l’imprudence de le lui écrire désobligeamment) mais l’attitude d’un Guéhenno me plaît. C'est un homme quiA ce propos, je ne saurais assez louer les derniers numéros (je savoure Binche Ana !) et spécialement celui de mai, pour sa partie critique. Les fenêtres sont ouvertes, l’air du temps est entré et circule.
Je vous écris à bâtons rompus, sans peser mes termes. Lisez-moi vite et sans y attacher d’importance.
Qui vous a dit que je travaillais « beaucoup » ? J'ai un tas d’embêtements, de tous ordres ; et, quant au travail, je me suis engagé à la légère dans un petit sujet de nouvelle, sans voir le piège tendu, et me voici empêtré dans tout un truc dont je ne sais comment sortir.
Je prends bonne note des loisirs de Mme Rueff. Mais pour le moment je ne tape.. que ma tête contre les murs !..
Encore une fois, lisez-moi de la pointe d’un œil, et ne me cherchez pas de querelle… Je suis d’avance d’accord avec toutes vos objections !
Bien affectueusement vôtre,
P.S
Quelle est cette phrase absurde de moi que vous citez dans le MEMENTO de mai ? Il fallait la garder pour quelque sottisier !
Ai-je jamais écrit cela ? Et à qui ? Je n’en ai aucun souvenir, et j’aimerais tout de même bien savoir.
Qu'est-ce que c’est ce que « DEMAIN » ??