Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Paulhan à Marie-Anne Commène, 1951-09-10 Paulhan, Jean (1884-1968) 1951-09-10 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1951-09-10 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

[Lettre 2 feuillets datée une première fois 48/49 ? puis barré par une autre écriture qui a ajouté : Cf. 1951-1952 ? cf. in Cahiers de la Pléiade le vol XIII : automne 1951 – printemps 1952, p.17 Marcel Arland : B. Constant et Cécile ; pp. 93 et 108 M. Brod : Lettres de Kafka et le Château]

Le 10 sept.[septembre]
Chère Marie-Anne

Oui, CargèseVille natale de Marie-Anne Comnène. doit être bien beau, et je voudrais le connaître. Je n’ai pas bougé de Paris (nos enfants sont absents, et je ne pouvais laisser Germaine seule). Il est vrai que Paris y a mis du sien : Août a été frais, septembre tourne au glacé. Et que de belles avenues désertes, où seul un Danois, de temps à autre, agite ses cheveux rouges.

Avez-vous aimé les derniers CahiersIl s’agit peut-être du numéro 13 des Cahiers de la Pléiade qui paraît à l’automne 1951-printemps 1952. ? Il me semble que le dernier chapitre du Procès est assez passionnant (et comme l’on comprend que Kafka ait finalement renoncé) ; et les conditions que pose Benjamin Constant à ses fiancées assez passionnantes aussi. Pour ne parler que des morts.

Les derniers… dans tous les sens, j’en ai peur. G[aston] G[allimard] voudrait ressusciter la NRF. (Est-ce très nécessaire ? Je suppose qu’en ce cas Arland la dirigerait avec moi. Mais…)

au revoir, Marie-Anne. Avec mon amitié

Jean P.

Je n’ai guère travaillé, en Août qu’à ma « peinture moderne ». Enfin, j’ai recommencé sept fois le même chapitre (le dernier). Quelle vie !

Je voudrais montrer dans les « papiers-collés » moins des ttableaux que des machines à voir (qui répliquent, après cinq siècles, à la petite « machine à perspective » de Brunelleschi, d’où est sorti tout l’art des Renaissants. Ce n’est pas si facile : vous en jugerez par la carte ci-jointe, de la période où Braque et Picasso faisaient des toiles d’après leurs papiers-collés.

à quoi travaillez-vous ?

Il fait gris et froid. Mais dites mille choses gentilles, de ma part, à votre soleil.

J.