Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Jean Paulhan à Marie-Anne Commène, 1936-12-16 Paulhan, Jean (1884-1968) 1936-12-16 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1936-12-16 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

[Enveloppe cachet du 16 décembre 1936 postée rue des Saints-Pères adressée à]

Madame Marie-Anne Comnène

40, rue Denfert-Rochereau

Paris (V)

nrf

lundi.

Chère amie, je me demande à présent si l’histoire ne faiblit pas un peu, à partir de la p[age] 15 (peut-être avez-vous un peu trop confiance dans votre ton, dans votre accent. Peut-être vous faudrait-il un peu plus d’humilité pour nous faire croire à la réalité des évènements. L’oblat, par exemple, s’il disait, au lieu de ce trop simple « Pendant vingt ans je me suis reproché… » je ne sais pas, quelque chose comme : « On dit beaucoup de paroles légères quand on est jeune. Plus tard, on s’en veut de les avoir dites. Sais-je si je reviendrai jamais de cette Afrique où je vais m’enfoncer ? Alors, avant mon départ, puisque mon chemin passait par Florence… » enfin quelque chose de plus atténué, de plus vraisemblable. Et dans la suite, ne faudrait-il pas quelques phrases indiquant que les villageois s’étonnent et pourtant ne jasent, pas qu’un supérieur commençant un avertissement avait bafouillé ne trouvant rien à dire ; que lorsque le père Frank prenait la résolution de partir, de mystérieux contretemps venaient l’en empêcher ; que cette étrange situation finissait par sembler naturelle, et voulue par Dieu… bref, envelopper tout cela d’une atmosphère qui rende le récit croyable…

Vous seriez gentille de vous laisser persuader.JP donne des conseils sur un des manuscrits de Marie-Anne Comnène mais lequel ? Merci de votre lettre, et grand merci pour MarcelIl s’agit de Gabriel Marcel (cf. lettre de JP, PLH_125_020878_1936_08)..

Nous vous envoyons notre amitié

Jean P.

Voilà ce que je veux dire ; ne vous abandonnez pas trop encore à votre autorité. [Dans la marge, à gauche, verticalement]