il existe un « Dictionnaire d’anecdotes » (chez Dorbon) qui vous serait utile, je crois. Il y a aussi les papotages médicaux de Cabanès. Peut-être quelque Dictionnaire de la conversation, et la grande encyclopédie (Mais je connais fort mal l’histoire. J'interrogerai Benda.)
Peut-être est-il d’autant plus difficile (et méritoire) au critique de dépasser la littérature qu’il l’a d’abord acceptée dans sa singularité. Mais je trouve, pour moi, vos notes excellentes.
Je connais bien ces textes de Mallarmé : ils ont un ton assez touchant, mais enfin la grandeur de M. est ailleurs – et je crois qu’il n’avait ni assez de patience, ni à un assez haut degré le sens de l’évidence nécessaire (ou, si vous aimez mieux, de la vérité) pour les pousser très loin – je veux dire jusqu’au point où libres du souci d’un poème à écrire, ils auraient valu pour eux-mêmes.
si vous veniez quelque jour perdre une heure perdre une heure à Châtenay, j’aimerais vous faire lire les quatre études (l’une inédite, les autres publiées par Commerce et la nrf ) où je tente (et j’y parviens, je pense) d’établir l’incohérence centrale de toute doctrine qui se fonde sur la distinction de la pensée et du langage ; par trois exemples : Lévy-Bruhl (et la sociologie), Valéry, Bergson.
J'ai assez bien travaillé, à la faveur de mes angines. Je pense pouvoir vous prêter bientôt les « xx Lettres à Monsieur H. sur l’usage
(Savez-vous, à ce propos, que les seuls cryptogrammes absolument indéchiffrables , sont aujourd’hui ceux que fournissent les appareils. L'homme n’y parvient plus. Il n’y est, à vrai dire, jamais tout à fait parvenu.)
Quant à l’image….
Voulez-vous m’accorder :
1/ que, quelle que soit précisément la « vision » de l’écrivain, il est peut-être possible de la définir – et même de se la représenter par un progrès de définitions successives – mais certainement pas de se la représenter directement, naïvement.
2/ que dès lors aucune « figure » (image, style, etc.) ne peut valoir que par allusion à cette vision – et allusion grossière, plus ou moins éloignée. Dès lors cette « correction d’erreur » qu’est l’image ne serait-elle pas façon de donner à entendre (ce que chacun de nous sait profondément) que de la vie et de la vérité apparentes aussi l’écrivain sait passer à la vision…
Mais nous en reparlerons.