Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Pascal Pia à Jean Paulhan, 1939-06-16 Pia, Pascal (1903-1979) 1939-06-16 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1939-06-16 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
Alger 16 juin [1939] La lettre est écrite au verso d’un triptyque postal dont le recto, portant un CP du 16 juin 1939, montre trois photographies d’Alger (deux légendes étant seules lisibles: "Vue générale prise de la partie haute du Jardin d’Essai" et "L'Amirauté"), donne à lire un texte imprimé de présentation d’"Alger, capitale de l’Algérie" et porte, de la main de Pascal Pia, à l’endroit réservé à cet effet, l’adresse du destinataire: "Monsieur Jean Paulhan Nouvelle Revue Française rue Sébastien Bottin Paris 7°" (v. image 17)  Chers amis,

Excusez-moi, vous allez comprendre pourquoi j’écris peu. Voici, à peu près mon horaire : je me lève vers midi ½. Nou demeurons à 40 minutes environ du journal. Je suis au boulot de 2 h. de l’après-midi à 3 h. du matin sans arrêt. Après avoir fait seul, aux alentours de 4 h. du matin, l’unique repas de ma journée, je vais au lit pour recommencer le même trafic quelques heures après.

L’été va être très pénible. Il fait ici une chaleur humide assez débilitante : Je redoute que Suzanne et la gosse la supportent mal. Colette nous a fait d’ailleurs une diphtérie il y a deux mois environ.

Et vous, comment ça va ? Je Etes-vous toujours à Châtenay [-Malabry]? Si vous avez un moment, un jour, racontez nous un peu ce qui a pu vous arriver depuis un an. Ici, je suis coupé de tout et n’ayant jamais le temps d’écrire j’ignore ce que deviennent mes amis. Je ne reçois plus la NRF depuis que nous avons quitté Lyon, c’est-à-dire deux ans ; Ça n’est d’ailleurs pas étonnant, avec ces changements d’adresses, et à vrai dire, depuis Alger, mes loisirs ne m’auraient guère permis d’en couper les pages.

Il n’est pas impossible que j’aille à Paris bientôt, mais en coup de vent. Y serez-vous encore, veinards qui prenez des vacances ?

Nos amitiés et puissions-nous nous revoir bientôt.

Pia -