Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Pascal Pia à Jean Paulhan, 1936 Pia, Pascal (1903-1979) 1936 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
http://eman-archives.org
1936 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
Chers amis,

que devenez-vous ? On serait heureux d’avoir de vos nouvelles et d’apprendre que vous comptez bientôt vous rendre à Port Cros, en vous arrêtant à Lyon. Si vous aviez sous la main un type dans l’embarras, qui connaisse à peu près l’orthographe et à qui un emploi de correcteur à Lyon conviendrait, je pourrais actuellement le faire entrer au Progrès. L’équipe de correcteurs du canard est composée de vieux bonshommes sans grandes qualités professionnelles et le chef d’atelier me demande si je ne connais pas un bon correcteur qui veuille venir ici. Au tarif syndical de Lyon, l’emploi est d’ailleurs singulièrement moins payé qu’à Paris. Les correcteurs gagnent ici 48 f. [francs] 80 par jour (31 f [francs] + 17. 80 de vie chère selon l’échelle mobile) pour un service d’environ 7 heures. Mais le gars que je pourrais recommander obtiendrait certainement mieux. D’abord, il obtiendrait d’être payé au mois. Au minimum on lui offrirait 1500 et, en discutant, sans doute obtiendrait-il 1800. Repos hebdomadaire, naturellement, et sans doute aussi (mais c’est à discuter) vacances payées.

Evidemment, il faudrait qu’il connût la correction, (ou qu’il se mît à l’apprendre avant de commencer son travail - c’est peu de choses : un certain nombre de signes, et quelque connaissance des caractères d’imprimerie - En tout cas il faudrait qu’il prétendît la connaître, puisqu’en somme il viendrait ici comme premier correcteur.

Son service serait un service de soir et de nuit : de 6 h ½ à 1 h ½ du matin. Comme les appointements n’auraient rien de sensationnel, il est clair que l’emploi conviendrait mieux à un célibataire qu’à un homme marié, la vie étant à peu près aussi chère à Lyon qu’à Paris.

Si vous voyez quelqu’un que la proposition puisse intéresser, écrivez-moi le plus vite possible, ou que le gars m’écrive : Je lui donnerai les indications nécessaires pour la lettre de candidature qu’il devra adresser à Lyon à l’administration du canard.

A bientôt j’espère. Amitiés de Suzanne et cordialement à vous

P. Pia

PS. – Jean n’avait-il pas, un moment, cherché un emploi pour son aîné ? Si jamais ça pouvait l’intéresser, qu’il le dise : on apprend beaucoup de choses dans une imprimerie de journal… Mais l’aîné de Jean a-t-il fait son service, ou en tout cas est-il pour le moment dégagé des obligations militaires ?

Pia 7 rue Vendôme, Lyon.