Pardonne si j’ai apporté du retard à te répondre : Grosse toux, la fièvre, et le reste. J'endève plutôt de voir que tu n’as pas reçu ma lettre de novembre. C'est par pure charité, sans doute, que tu m’assures que je suis pas l’Homme Égaré de la tête aux pieds ? Moi qui ne cesse de me forger des monstres pour les combattre ! (les moindres occasions sont autant de pierres d’achoppement pour un homme faible, - et je suis la faiblesse en personne).
Quoi qu’il en soit, je ne sais comment te marquer ma reconnaissance.
Ah, quelle merveille, quelle maîtrise, - et la main toujours, qui s’efface dans le temps qu’elle pourrait le mieux se faire valoir ! Lalou, certes, à la coup d’oeil juste, quand il écrit (dans ses Témoignages sur la guerre) : « Mais il faut tirer hors de [mot illisible] cet extraordinaire manuel d’attention mentale qu’est le Guerrier appliqué... » (page 108)
Je compte arriver à Paris à la fin de Janvier (exactement : le 27).
D'ores et déjà, je suis en quête d’un endroit dont je pourrais faire mon quartier. Il s’en faut que ça aille tout seul.
Je mets mes hommages aux pieds de Madame Paulhan
et je t’embrasse
(chez J. Pollet, 117 rue Washington)
(Il se trouve que l’Ami chez lequel j’habite présentement possède TOUS tes livres dans l’édition originale).
Je t’ai écrit environ le milieu du mois dernier. Je n’ose croire que tu n’as PAS reçu mon message.
Que se passe-t-il ? Si jamais je t’avais manqué en quelque chose, j’en aurais tout le remords et tout le chagrin du monde. Veuille me rappeler au bon souvenir de Madame Paulhan.
Je t’embrasse
(chez Monsieur Jacques Pollet
117, rue Washington
Bruxelles)