J’ai reçu votre lettre, en date d’hier, Ier mars. Je regrette qu’elle diverge aussi complètement des entretiens que vous avez eus, depuis le début de l’année, soit avec ma femme, soit avec moi : entretiens où il apparaissait décidé que vous me maintiendriez votre mensualité de 100.000frs [francs] pour cette année-ci, au cas où vous éditeriez « MARGOT L’ENRAGÉE ».
Je suis fâché d’être obligé de vous dire que je n’accepterai pas de publier « MARGOT L’ENRAGÉE » aux nouvelles conditions que vous me proposez, vraiment trop éloignées de la « valeur commerciale » que me paraît avoir ce livre.
Notre contrat présent vous donne une option pour deux livres de moi.
Je ne m’engagerai pas, actuellement, pour d’autres livres, alors que j’en ai déjà deux chez vous (sans parler des « DÉCOMBRES ») dont l’un constituant à ce jour mon plus gros effort littéraire, et qui semblent définitivement enterrés.
Vous ne croyez pas, en somme, aux possibilités de succès de « MARGOT L’ENRAGÉE ». Puisqu’il en est ainsi, ne vaut-il pas mieux que vous me rendiez ma liberté pour publier MARGOT chez un autre éditeur, comme nous l’avions décidé lorsque vous m’avez remis mon manuscrit ? C’est, à mon sens, la solution la plus logique.
Croyez, Cher Monsieur, à l’assurance de mes sentiments bien dévoués.