Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Bertha Rhodes à Jean Paulhan, 1934-05-22 Rhodes, Bertha 1934-05-22 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1934-05-22 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
22 mai [1934 ?]

4 Blackburne terrace,

Liverpool 8

Cher Jean il ne faut pas te laisser décourager, on ne peut pas toujours faire également bien. J’aime à croire que cela va mieux déjà. Il se peut que toutes ces causeries politiques autour de toi te fatigue [fatiguent]. On ne peut pas s’user à tout faire dans la vie.

Non tu ne ma [m’as] pas dit que c’était sûr que tu viendras. Mais je souhaitais vous voir. Tu m’as dit « à bientôt ». Je fus contente. Ensuite je m’inquiétais à l’idée que je vous manquerai car je prévoyais quelques absences pour moi. Alors c’est pour une autre fois. En effet. Jeudi je fus prête, le taxi à la porte pour aller à Windermere quand j’ai apris [appris] que Amy était morte la veille. Je suis allée donc à Southport car je leur avais offerte [offert] une place dans le tombeau de ma tante. L’enterrement a eu lieu vendredi par un bien mauvais temps froid, vent et pluie battante. Ma tante Clara est beaucoup plus faible de tête maintenant, ses deux autres enfants qui étaient là ne lui avaient pas dit qu’Amy fut morte. C’était étrange. Le Pasteur fut là. On avait une [un] service à la maison et la mère dans la pièce à côté n’y comprenait rien.

J’étais très lasse après tout mais demain je vais à Windermere pour passer 3 jours auprès d’Arthur. On me dit qu’il va mieux. S’il fait beau, je lui ferai faire quelques toutes petites promenades pour reprendre ses forces.

J’ai lu « Le Combat avec l’ange » Le Combat avec l’ange de Jean Giraudoux était paru en plusieurs livraisons dans la NRF de janvier à mai 1934., c’est très moderne style comme la peinture et c’est bien dans Paris que cela se passe mais je ne trouve pas les caractères principaux du tout intéressants. Cela manque de vie et de force à mon avis.

Pour « L’homme invisible » on ne nous a pas indiqué une morale et j’ai conclu comme je t’ai dit qu’il faut être prudente.

Dis-moi si ton travail marche.

Au revoir

Je vous embrasse bien tous deux.

Bertha

J’ai causé avec une dame qui a un tableau par Girard elle aimerait savoir quelque chose sur Girard, de quand était-il ? et si ses tableaux sont appréciés. Son tableau est « Les trois mendiantes ». Peux-tu me dire quelque chose ? Il n’est pas moderne évidement [évidemment].