Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Bertha Rhodes à Jean Paulhan, 1931-07-23 Rhodes, Bertha 1931-07-23 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1931-07-23 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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23 juillet [31]

4 Blackburne Terrace,

Liverpool

Merci de ta lettre je l’ai trouvée en rentrant. Comment a [as]-tu trouvé ta maman ? Je m’inquiète du travail qu’elle fait sans cuisinière. Elle cuisine volontiers et vite je le sais mais avec tout le reste c’est trop. Je suis contente que tu aimes la nouvelle maison. Te rappelles-tu la girouette à ErquyDans les années 1900, les Paulhan passaient l’été dans la maison « Ker Ernest » à Erquy (Côtes-du-Nord). qui grinçait toujours quand il y avait du vent. On l’entendit [l’entendait] dans tous les coins de la maison. Il y a eu beaucoup de vent ici ces jours-ci. J’ai un tablier en bois devant la cheminée de ma chambre, après avoir nettoyé dérière [derrière], je ne l’avais pas recaller [recalé] comme il fallait, il ne me laissait pas dormir, je me levai. J’ai mis de petites calles en bois et [caoutchouc ?] dont je me sers pour la fenêtre mais il n’en voulait pas dès que je me couchai [pan ?] : les cales furent par terre. Je l’ai arrangé depuis. Comment vont les petits pieds de Germaine ? Pour des pieds malades, ils ont eu de rudes épreuves dans ce déménagement.

A Windermere ce n’était pas précisément ce que je pensais qui empêchait. C’est que Connie la fille de Mrs Hazlehurst est souffrante. Elle est gentille mais délicate et autrefois elle a eu des troubles gastriques, elle allait beaucoup mieux ces dernières années mais la maladie et la morte [mort] de son frère ont été trop pour elle, elle a tout à fait cédée [cédé] à ses nerfs. Des jours elle ne quitte pas son lit, d’autres elle reste tassée dans un fauteuil. Elle [se] sent près à vomir, elle n’ose pas manger, elle ne veut pas rencontrer des gens, elle dit qu’elle n’oserait pas traverser la chaussée. Sa mère pensait qu’elle ne pourrait pas partir en vacances. Je suis allée voir le médecin, il faut faire quelque chose. Le médecin l’a réexaminé[e], il nous assure qu’il n’y a rien à l’estomac que les nerfs qui l’irritent et qu’un séjour au bord de la mer fera le plus grand bien il la soigne pour la préparer à partir. Je les relance à présent par lettres pour qu’elles soient prêtes le 14 août, dès après ma visite à Gloucestershire. Je serai là deux semaines auprès d’Arthur. Je crains qu’il ne soit le 1er Septembre avant que je ne sois libre de venir à Port-Cros. J’en suis désolée il me tard [tarde] beaucoup d’y être avec vous. Quand irez-vous ?

Mon dentiste vient de chercher avec les rayons X après un petit morceau d’os qui s’est détaché du machoir [de la mâchoire] il ne la [l’a] pas retrouvé donc il conclu [conclut] que c’est sorti tout seul. Tant mieux ! Je me sens bien à présent mieux que depuis quelques années.

Au revoir Jean.

Je vous embrasse tous les deux bien affectueusement.

Bertha