Bibby Line
Est[ablishe]d 1821
M. V. Shropshire
Demain nous devons être à Marseille. Je ne t’ai pas demander [sic] mais je me demande si je receverai [recevrai] un mot de toi là. Il me tarde de savoir comment ça va avec les amis de Port-Cros. Je fus peinée de vous savoir fatigués tous les deux un moment. Allez-vous bien maintenant ?
Je t’écris dans un grand vacarme, il fait orage, les vagues montent sur les ponts, le bateau plonge et remonte, peu de monde ont dîner [dîné], notre petite table fut fier [fière] d’être au complet, c’est la table du troisième officier, un jeune Ecossais. Toute une table de service est partie par terre, une casse formidable
Aujourd’hui presque tous les passagers sont descendus se promener à Marseille. Je suis allée à Notre Dame de la Garde et à la Corniche, il faisait très beau. Hier soir, je me suis couchée de bonne heure, ma malle et mes valises voyageaient toutes seules par terre dans la cabine, les vagues sautaient par-dessus tous les ponts du bateau. Cela dura jusqu’à notre arriver [arrivée] dans le port. J’arriverai à Colombo le 2 février et j’en repartirai le 25 du même.
Je me suis bien reposé [reposée] déjà le voyage me fait certainement du bien.
Je fais quelques petites esquisses de la mer et des côtes en passant. Récement [récemment] j’ai lu Aldington « Roads to Glory ». Aussi Winston Spencer Churchill’s autobiographie. Je trouve encore que Aldington écrit bien et carrément mais ce qu’il fait manque de charme et il n’a pas d’art pour remplacer le charme. J’ai commencé à lire l’article de M. BendaLa NRF d’octobre 1930 à janvier 1931.
Maintenant j’ai someil [sommeil] après la promenade. Au revoir Jean.
Je vous embrasse bien affectueusement tous les deux.
Il fait très beau, nous allons partir tout à l’heure. Près de nous, est un des nouveaux bateaux des Messageries Maritimes à cheminées carrés [carrées], il a l’air cubist [cubiste].
[dessin]