Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Bertha Rhodes à Jean Paulhan, 1930-11-20 Rhodes, Bertha 1930-11-20 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1930-11-20 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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20 novembre [30]

4 Blackburne Terrace

Liverpool

Je te remercie beaucoup du « Forçat innocent »Recueil de poésies de Jules Supervielle paru en 1930., j’en suis très contente car je désirai beaucoup de l’avoir. Je veux lire à mon aise les morceaux que j’ai déjà entendus et les autres. Il me faut du temps afin de saisir la poésie. Je pense avec joie que vous devez venir. Tu m’as dit Décembre. Dis-moi quand tu pense [penses] que ça sera. Quelle est la date de la conférence à Oxford ? Est-ce que les Supervielle vient [viennent] aussi à Liverpool ? Je souhais [souhaite] vivement un peu de beau temps pour votre visite, je veux vous montrer un peu le pays. Je suis très contente de savoir par ta mère que Germaine va mieux et que vous avez pu visiter les Arland. Il a fait bien mauvais temps ces jours-ci, moi j’ai pris froid et j’ai soufferte [souffert] du foie pendant quelques jours ça va mieux.

J’ai lu deux livres.

« The Water Gipsies » par A. P. Herbert. C’est un portrait des gens qui habitant des péniches et d’autres qui ont affaire avec eux. C’est vivant et agréable à lire mais rien de très frappant. Il fait bien pendant à « Red Wagon » par Eleanor Smith. Celle-là décrit les gens qui voyagent avec les tentes de foires et de spectacles et leurs rencontres avec les bohémiens.

L’autre que j’ai lu est « The Edwardians » par V[ita] Sackville-West. Cela rend bien l’aristocratie sous Edward VII beaucoup de cachoterie et par contrast [contraste] on rendait justice aux Victorians, les vraies, une grand-mère du héro [héros] qui crachait et se grattait quand elle en a eu envie. Je ne dit [dis] pas que cela est beau mais c’est franc.

Envoie-moi un mot pour dire un peu vos projets.

Je vous embrasse affectueusement tous les deux.

Bertha