Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Bertha Rhodes à Jean Paulhan, 1929-03-12 Rhodes, Bertha 1929-03-12 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1929-03-12 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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12 mars

4 Blackburne Terrace,

Liverpool

Voilà bien du temps que je ne t’ai pas écrit, pourtant ta dernière lettre m’a fait grand plaisir. Tes lettres font toujours plaisir. Maintenant c’est pour te dire que je viens. Tu le sais déjà peut-être, j’amène Miss Thomas, elle désire te connaître et Germaine aussi. Elle est sympathique. Elle n’est pas jolie comme figure mais je la trouve attachante. Elle me parle souvent de tes enfantsJean Paulhan a deux fils Pierre (1913-2000) et Frédéric (1918-1993)., elle aimerait les voir. Elle aime la jeunesse surtout les garçons. Je vais lui montrer Paris un peu. Elle n’est jamais sortie d’Angleterre sauf quand elle avait 3 ans elle est allée en Ireland [Irlande] avec sa famille. Tu as une bonne idée, si tu vous trouvez une maison un peu trop grande pour vous. Vous pouvez me sous-louer une pièce pour quand je viens en France. Comme tu dis tu pourras me surveiller. Tu es optimiste. J’ai presque le désespoir de jamais arriver à travailler sérieusement. Certainement je vois que je ne travaillerais pas ici en hiver, pas la peinture au moins. Souvent il fait très sombre, on ne voit pas bien. Quand il fait clair, il fait froid et cela m’ôte le peu d’énergie que j’ai.

Ces jours-ci il fait beau, je suis allée à Windermere. Arthur va bien. Je lis ton carnet toujours dans la revue et d’autres choses aussi. J’étais très contente de revoir « Cœur »Le poème de Jules Supervielle, intitulé Le Cœur, était paru dans la Nouvelle Revue Française (n° 169, octobre 1927, pp. 463-466). de M[onsieur] Supervielle. J’aimerai [aimerais] avoir son livre « Le Survivant »Jules Supervielle, Le Survivant (éd. de la NRF, 1928). je crois que c’est le titre. Ce morceau dans CommerceCommerce, revue publiée à Paris de 1924 à 1932 dont le mécène et rédacteur en chef est Marguerite Caetani, princesse de Bassiano. l’été passée [passé] fût si bien. Nous arriverons samedi à 10 heures 18 à la gare S[ain]t-Lazare.

Nous resterons à peu près deux semaines c’est peu mais la tante à Bexhill nous attend.

Il me tard [tarde] de vous revoir tous les deux.

Je vais bien j’ai eschappée [échappé] à la grippe mais beaucoup de monde ont été malade, on est gêné partout. Il me faut aller à Southport demain puis j’ai ma malle à faire.

Au revoir à bientôt.

Je vous embrasse tous les deux bien affectueusement.

Bertha