Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1927 Arland, Marcel (1899-1986) 1927 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1927 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 92, dossier 095001 – 1927
Français

ÉCOLE DU MONTCEL

ENSEIGNEMENT SECONDAIRE DES GARÇONS

JOUY-EN-JOSAS

(S. & O.)

TELEPHONE 30

DIRECTION

[1927]

Mon cher ami. Je n’ai pas voulu écrire Edith telle que j’aurais écrite il y a 6 ou 8 ans. Mais parlant j’a conservé de certaines choses de mon enfance, de l’atmosphère de cette enfance, la même image, le même sentiment (ou presque) qu’il y a 6 ou 8 ans. Il était donc naturel que je prisse en parlant d’elle le même ton qu’alors. Edith, cela a été pour moi 3 semaines de plaisir, d’abord à cause des choses dont je parlais, puis comme repos à mon long roman, puis à cause de la « voix ». Voici ce que je veux dire ; quand j’écris mon roman, la voix que je prends me semble la plus simple et la plus naturelle que je puisse prendre. Mais cela n’empêche pas que, dès que je m’arrête, je ne sente que d’autres voix, en moi, voudraient parler à leur tour. Vous allez trouver ces explications grandiloquentes.

Je ne comprends pas bien votre pensée. Voulez-vous dire que cette petite nouvelle, ingénieuse su j’avais voulu l’écrire telle que j’aurais fait il y a 8 ans, est insignifiante du fait que je l’ai écrite sincèrement ?

Mais c’est trop parler de 3 semaines de rêverie.

Je vais faire des Revues. Quelques notes sur les Annales, sur le dernier Roseau d’Or.

- Est ce que Mme G. [Germaine] (je voudrais bien avoir son avis sur Edith) vous a parlé de ce Hollandais corydonesque dont je l’avais entretenue ? L'histoire me semble assez touchante.