[1928]
Mon cher ami,
Plus j’y réfléchis, plus je me trouve satisfait de votre récit. Vous direz : – C'est peut-être parce que je vous ai mis sur la voie. Je ne sais pas ; j’ai peur, maintenant, qu’en ajoutant quoique ce soit à ces pages, vous les alourdissiez, les priviez d’équilibre. – D'ailleurs, que vos pages ne me satisfassent qu’à la seconde lecture, ou réflexion, je ne dois pas m’en étonner : il en a été de même pour tous vos livres (sauf peut-être pour le Guerrier, que j’ai aimé d’abord.) ; mais alors ils me satisfont pleinement. Je crois que c’est cette satisfaction « après coup » que vous cherchez et qu’il faut chercher.
Je regrette que votre spectateur ne commence pas dans le prochain n° ; vous allez encore le reculer pendant des mois, – cela est inadmissible.
Je regrette que les Fleurs de Tarbes ne paraissent pas comme elles devaient paraître. J'ai peur que vous ne fassiez la « bêtise » de les découper, de les condenser en deux ou trois petits articles, comme honteux ou peu sûr de l’importance de votre thèse.
Je passerai à la revue mercredi, ou jeudi assez tard. Voulez-vous m’apporter les Gardiens ?
N'oubliez pas, dès que vous n’aurez plus besoin des premiers placards que je vous ai remis, de me les renvoyer.