Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1930 Arland, Marcel (1899-1986) 1930 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1930 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
IMEC, fonds PLH, boîte 92, dossier 095001 – 1930
Français
nrf
[1930]
Mardi 

Mon cher Jean, je ne sais si Janine a écrit à Germaine que j’avais capturé un insecte-brindille ; je ne le regardais pas sans respect. Il a profité d’un instant de liberté pour se changer en pierre, en lézart ou peut-être en vérittable rameau.

Les Supervielle ont dû arriver aujourd’hui.

Il n’a pas encore plu.

Je me baigne.

J'ai envoyé à Paillart les épreuves de ma note sur Mauriac ; pas de corrections sinon 1 mot et les épreuves de 3 courtes notules : pas de corrections. Je lui ai envoyé aussi 1 notule à composer, sur Kurt et Grete, de Lafue : environ 15 lignes de revue, et 1 notule sur Paris vécu de Daudet : 1 seule ligne.

Pour octobre : as-tu des notes à me proposer ?

J'ai travaillé à la nouvelle édition de la Route obscure ; je vais travailler à mes Essais critiques.

Que fais-tu ? Comment va Germaine ? Quand revenez-vous à Paris ?

Nous pouvons être le 26 à Cusset, et le 8 sept. [septembre] à Paris.

T'ai-je dit (non) qu’à l’issue de notre dernière réunion, Crémieux m’a demandé si je voulais faire une note sur Rosa Colonna. J'ai bredouillé. - « Enfin, m’a-t-il dit, je vous laisse faire ; je ne veux plus m’occuper de rien. » Tu vas penser que 1° Crémieux exagère 2° je n’avais qu’à refuser nettement. C'est exact (toutefois, en ce qui me concerne, Crémieux me demandant cette note, c’était comme 'sil m’eût emprunté mille francs : - je ne songeais même pas que je pouvais me dérober : c’était un service de même nature). - Tout cela n’empêche que tu n’aies pris aucune décision dans cette affaire. Je vois 2 solutions : - ou demander à Rival de corriger un peu sa note – puisque aussi bien Crémieux même la trouve trop élogieuse. - ou demander à Crémieux de faire cette note. Je crois que la 1ère est la meilleure.

Le n° d’aout me paraît très bien composé. Je goûte beaucoup Benda et Max Jacob, un peu moins, Grenier (c’est honnête, mais n’apporte aucune vue nouvelle). [Fauconnier?] est un curieux roman de vacances. Je n’ai pas lu Hamp ; j’ai parcouru Rigaut, que je n’aimerai sans doute pas, mais que tu as

bien fait de publier. Les notes me paraissent former un ensemble convenable. Je suis J'ai lu avec plaisir une Revue des Revues plus intéressante que ces temps derniers.

Le colis en souffrance au port est bien parvenu ici : c’est du linge.

Le mari de Madeleine est sourd ; il fait de très bonnes menuiseries.

Nous avons pris deux lapins.

Rencontré un gros serpent.

Je relis Baudelaire, non sans gêne. Que penses-tu de sa critique d’art, de ses essais « philosophiques » et de sa prose ! Tout cela me paraît assez faible. - J'aimerais assez parler de Baudelaire à loisir ; sais-tu si es volumes de l’oeuvre complète qui restent à paraître à la nrfsont seraient précédés d’une préface, et si tous les préfaciers sont choisis ?

- Bien entendu, nous pensons à vous

M

St Gingolph est ainsi nommé du nom du saint patron de Varennes : Gingolph ou Gengoulf. Il a une chapelle à Varennes ; il y a fait des miracles ; j’ai montré à Janine la trace de ses chevaux, quand ils posaient leurs pieds sur le bord de la fontaine où ils venaient chaque jour.

Ci-joint deux « lettres » trouvées déposées sur la ttable du salon par des visiteurs clandestins.