Mon cher Jean, je ne sais si Janine a écrit à Germaine que j’avais capturé un insecte-brindille ; je ne le regardais pas sans respect. Il a profité d’un instant de liberté pour se changer en pierre, en lézart ou peut-être en vérittable rameau.
Les Supervielle ont dû arriver aujourd’hui.
Il n’a pas encore plu.
Je me baigne.
J'ai envoyé à Paillart les épreuves de ma note sur Mauriac ; pas de corrections sinon 1 mot et les épreuves de 3 courtes notules : pas de corrections. Je lui ai envoyé aussi 1 notule à composer, sur Kurt et Grete, de Lafue : environ 15 lignes de revue, et 1 notule sur Paris vécu de Daudet : 1 seule ligne.
Pour octobre : as-tu des notes à me proposer ?
J'ai travaillé à la nouvelle édition de la Route obscure ; je vais travailler à mes Essais critiques.
Que fais-tu ? Comment va Germaine ? Quand revenez-vous à Paris ?
Nous pouvons être le 26 à Cusset, et le 8 sept. [septembre] à Paris.
T'ai-je dit (non) qu’à l’issue de notre dernière réunion, Crémieux m’a demandé si je voulais faire une note sur Rosa Colonna. J'ai bredouillé. - « Enfin, m’a-t-il dit, je vous laisse faire ; je ne veux plus m’occuper de rien. » Tu vas penser que 1° Crémieux exagère 2° je n’avais qu’à refuser nettement. C'est exact (toutefois, en ce qui me concerne, Crémieux me demandant cette note, c’était comme 'sil m’eût emprunté mille francs : - je ne songeais même pas que je pouvais me dérober : c’était un service de même nature). - Tout cela n’empêche que tu n’aies pris aucune décision dans cette affaire. Je vois 2 solutions : - ou demander à Rival de corriger un peu sa note – puisque aussi bien Crémieux même la trouve trop élogieuse. - ou demander à Crémieux de faire cette note. Je crois que la 1ère est la meilleure.
Le n° d’aout me paraît très bien composé. Je goûte beaucoup Benda et Max Jacob, un peu moins, Grenier (c’est honnête, mais n’apporte aucune vue nouvelle). [Fauconnier?] est un curieux roman de vacances. Je n’ai pas lu Hamp ; j’ai parcouru Rigaut, que je n’aimerai sans doute pas, mais que tu as
Le colis en souffrance au port est bien parvenu ici : c’est du linge.
Le mari de Madeleine est sourd ; il fait de très bonnes menuiseries.
Nous avons pris deux lapins.
Rencontré un gros serpent.
Je relis Baudelaire, non sans gêne. Que penses-tu de sa critique d’art, de ses essais « philosophiques » et de sa prose ! Tout cela me paraît assez faible. - J'aimerais assez parler de Baudelaire à loisir ; sais-tu si es volumes de l’oeuvre complète qui restent à paraître à la nrfsont seraient précédés d’une préface, et si tous les préfaciers sont choisis ?
- Bien entendu, nous pensons à vous
St Gingolph est ainsi nommé du nom du saint patron de Varennes : Gingolph ou Gengoulf. Il a une chapelle à Varennes ; il y a fait des miracles ; j’ai montré à Janine la trace de ses chevaux, quand ils posaient leurs pieds sur le bord de la fontaine où ils venaient chaque jour.
Ci-joint deux « lettres » trouvées déposées sur la ttable du salon par des visiteurs clandestins.