2ème lettre
Janine, à qui je parlais un peu de notre querelle, me dit qu’elle a déjà eu l’impression que tu prends la critique que l’on adresse à la revue comme si on te les adressait à toi, comme si on dénonçait telles ou telles mauvaises choses en toi. De mon côté, d’ailleurs, je me reproche de ne pas me rendre compte assez net. Et que tu te sentes engagé dans la revue, que tu sois sensible à toute critique, que tu te sentes perpétuellement responsable, je le comprends (et je me reproche de ne pas en tenir assez compte) ; et, par exemple, il m’est arrivé, te faisant des critiques au sujet de la revue devant d’autres personnes, de me sentir soudain mal à l’aise, comme si je t’attaquais, toi) (Et hier encore, à la réunion, il m’a semblé que certaines critiques que te faisaient Schlumberger, Crémieux ou Fernandez, tu en souffrais, toi. Et en effet, tu n’étais pas comme aux autres réunions, : et Germaine non plus). - Mais de ton côté, tu devrais faire un effort pour voir d’où viennent ces critiques, et qu’on ne les adresserait pas, si l’on pensait te critique, toi, et si l’on pensait qu’elles puissent être comparées un seul instant, de si loin que ce fût, avec ce que tu es et ce que tu as fait de la revue.
Je me dis que je te critique comme je me critiquerais souvent avec injustice, mais à coup sûr avec plus d’affection
Je me dis aussi que tu ne sais pas ce que tu es pour nous
87 boul. De l’Union 87
Cité-jardin de Plessis-Robinson
par Sceaux-Robinson