Cher Jean, nous reviendrons mardi. Ces 3 semaines à Cannes m’ont un peu reposé ; mais j’ai toujours des embêtements du côté du bas-ventre : ce doit être un peu rhumatismal, comme mes douleurs à la nuque l’an dernier. J’ai fait hier une promenade jusqu’à l’abbaye du Thoronet. Je l’avais vue avant la guerre ; mais je ne croyais pas qu’elle était si belle, si pure, et je ne me rappelais plus qu’elle se trouve dans une telle solitude. Je ne me souhaiterais pas d’autres Paradis. Un tel spectacle est presque douloureux ; c’est qu’il vous fait sentir en vous quelque chose qui n’en était pas indigne (puisque vous le sentez) et qui demeurera à jamais sans issue.
A bientôt. Je t’embrasse