nrf
Jeudi 5h. Nrf
je suis désolé que tu n’ailles pas mieux ; est-ce que l’air du lac ne te fait pas de mal ? (On dit pourtant, du moins à Evian, que ce n’est pas humide).
Tu me dis que A.M. [Albert Mermoud], après la lettre (vraiment détesttable) de Gaston, ne peut publier Le G.A. [Guerrier appliqué] ni Ant [Antarès]. Mais, hier, au téléphone, j’ai cru comprendre qu’il me demandait d’agir encore auprès de G.G [Gaston Gallimard] afin que tout s’arrange. - Que dois-je faire ?
J’ai reçu le petit roman de Giono. C’est amusant, vif, charmant (si extérieurement stendhalien que l’on en sourit).
Ton étude sur la peinture sera-t-elle prête pour ce n°. Sinon, que donner ? (ou Eliade, ou le Padoue de Giono) !
Visite de Ponge. Trop long pour te l’écrire ici (dans une demi-heure, je pars pour Brinville). En résumé : malgré sa modestie, n’ignore pas ce qu’il représente ; accepterait d’être des nôtres, à condition que ce soit chaque mois ; donnerait donc chaque mois un « objet » (de 1 ½ à 3 pg.[ pages]) ou dirigerait un « laboratoire de recherche ») ; il est bien entendu va de soi qu’il ne pourrait se contenter d’une somme fixe de 6-8000 F alors que sa femme, chaque après-midi, écrit des adresses. Il faut que Gallimard comprenne et paie ; fasse de la publicité sur les oeuvres de Ponge ; et d’abord, condition absolue, accepte de publier la plaquette qu’il a refusée voilà quelque temps.
Amitiés à D.A. [Dominique Aury ] Et à [toi?].
Je t’embrasse
J’ai donné le Kafka à composer. - Très émouvant.
Nous aurons une chronique de Grenier.