le voyage a été bon. Nous nous sommes arrêtés 2 jours à Gordes, chez Borgeaud ; puis nous sommes allés voir Giono. Depuis hier à la Messuguière. Il fait humide et froid ; mais tout de suite je me suis senti reposé et j’ai commencé à travailler. F [France] aussi, qui, dès ce matin, a repris son roman.
Le Dr Chevalier est ici, avec Marianne Clouzot. Et Boris de Schloezer. Nous irons voir Thomas ce soir, si le vent le permet.
Oui, l’attaque de Béguin est sans doute la plus basse. As-tu remarqué que, pour le fiel, la méchanceté, l’attaque sordide, nul ne dépassait certains « purs » catholiques, en particulier les convertis ?
Nous sortons de chez Thomas, où nous avons passé, gentiment, l’après-midi. On grelotte, et les gens du pays annoncent
Belaval vient d’arriver. Comme la Messuguière est pleine, on l’a mis pour quelques jours dans une pension.
Il est possible que Thomas remonte avec moi à Paris.
C’est la tempête : pluie, neige et grêle. Ah ! Le Midi ! « Tout est calme, nous disait Giono. Rien ne se passe ici. A 25 ans les hommes s’endorment, à jamais vieux. Un monde de paix et d’engourdissement. - Mais, Giono, il me semble qu’à Paris, voilà 1 mois, vous disiez le contraire. Vous parliez de ces crimes, de ces.... - Bien sûr, Arland (avec un bon sourire), bien sûr. Et cela aussi, c’est vrai. Il faut joindre ces deux voies (ou voix), vous comprenez. Ah ! Les crimes, les vols, les incestes, mais il n’y a que de cela par ici. Ainsi, figurez-vous que... etc. »
Je t’embrasse
je serai revenu pour lundi ou mardi prochain