Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1953 Arland, Marcel (1899-1986) 1953-01-31 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1953-01-31 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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[1953]
Cher Jean,

J’ai dîné vendredi avec Lambrichs. Voici ce qu’il n’a pas osé dire à notre réunion :

Dans le n° d’octobre, pourquoi la note de Toesca ? - Je réponds qu’il a raison, et que nous avons accepté cette note par faiblesse amicale.

Pourquoi la note de Berthe sur Audisio ? - Il a raison ; la note n’est pas bonne ; et le livre ne méritait pas qu’on l’on en parlât comme d’un livre important.

Pourquoi la note sur A. Comfort [Alex Comfort] ? - Je me récuse ; je n’ai pas lu le livre.

*

Mais il est vrai que nous acceptons trop de choses par sympathie personnelle.

Toi surtout, Jean.

Tu as pris résolument parti pour toi, cela donne de l’intérêt à la revue, du piquant, du mordant ; mais cela lui retire de son impartialité.

Tu veux parler du livre de Cassou mais tu ne peux en parler qu’en partisan, en homme dont la position a été attaquée par Cassou. Tu as tort.

Tu demandes à Lambrichs de parler de Bisiaux. A quoi bon refuser à un ami de Clara M. [Clara Malraux], de parler du livre d’y celle ?

Tu refuses une note de Butor, qui n’était pas excellent, mais qui n’était pas injuste – dont le grand tort à tes yeux était de faire des réserves sur l’oeuvre de l'un de tes protégés.

*

J’ai lu le livre de Gérard Boutelleau. Ou la note de Rainoird est un calcul, ou elle est une faute de goût. L’un et l’autre sont graves. - Mais il suffirait de quelques coupures, pour que l’on pût la publier.

*

Chez Solier, ce n’est pas seulement le charabia, qui me semble fâcheux ; c’est aussi le refus de juger, la crainte de se compromettre.

*

Il nous faudrait dans chaque « Temps » un Duperray, un Norge...

Et, sur la poésie, un examen plus attentif

Ton M.