La Messuguière
Cher Jean, voici ma chronique (fin du Saint-Ex [Saint-Exupéry]) – (Non, je l’apporterai ; je crains un peu la grève)
Je me disais, en regardant le sommaire de certaines revues (R.des Deux Mondes [Revue des deux mondes], par exemple) que notre Temps comme il passe n’est pas assez actuel. Bien sûr, il y faut des textes de pur intérêt littéraire ; mais d’autres aussi, qui joignent à cette qualité un intérêt d’époque. Par exemple sur des fouilles, sur des conférences, sur une exploration, sur l’organisation d’un musée, sur la vie à Rome, ou aux Baléares, ou rue Mouffetard...
Cela ne remplacera pas le Bulletin du mois, auquel il faut songer, en l’élargissant. Ne pourrions-nous en préparer un pour le n° de Juin, avec le concours de certains de nos collaborateurs : Perros, Judrin, Nourrissier...?
Manquent aussi des Lettres de l’étranger sur l’activité littéraire en Allemagne, Angleterre, etc...
Nous sommes à la Messuguière depuis dimanche ; il ne cesse de pleuvoir. Mais je travaille. Nous partirons samedi ou dimanche, passerons par Cusset (pour
- J’ai beau faire : je ne pourrai plus avoir confiance en Thomas. S’il n’était qu’insttable, ce ne serait rien ; je le crois assez envieux. Je l’ai presque toujours vu réticent, et souvent blessé, amer, dès que l’on vantait tel écrivain d’une génération voisine de la sienne. J’ai vu l’autre jour une lettre qu’il venait d’adresser à Lambrichs : il se plaignait que tu eusses tout « embrouillé » dans l’affaire de Terre ferme ; à en croire Lambrichs, il aurait envoyer à Brenner une lettre très dure sur toi. - Mais Lambrichs... ! Il nous faut nous préserver (gentiment) de ce petit monde, dont l’activité la plus « claire » se passe en ragots et en manoeuvres.
Je t’embrasse