Samedi [1955]
Cher ami, peut-être à l’extrême rigueur – le pourrais-je, « écrire la petite chanson »Cf. lettres de JP à MAC PLH_125_020878_1955_01 ; PLH_125_020878_1955_02 et lettres de MAC à JP PLH_125_020536_1955_02.. Mais ce ne serait pas mieux non, ne tentez pas la vanité humaine ! Elle prend la bonne habitude de n’être presque plus tentée ; et le nom de l’auteur préféré a bien peu d’importance dans l’histoire ! Oui pour garder à la phrase son petit ronflement, on pourrait bien mettre « moi, je donnerais tout le lot pour une chanson de C…o en lisant cé – o et laisser quand même le texte de Carco ; s’il le reconnaissait ce serait pour lui un bien meilleur plaisir – parce que secret.
Merci cher ami de penser ainsi à ce conte ; j’avais voulu vous faire rire et je m’aperçois qu’il n’y avait pas en effet de quoi rire ; je crois que plus exactement, j’avais pensé que chez vous il eût été mieux à sa place que n’importe où (ce conte) mais si je me suis trompée vous savez que vous sauriez m’en persuader très vite ; il m’est déjà bien précieux et réconfortant que vous l’ayez aimé pour lui-même.
Etiez-vous à cet hôtel la Colomba d’oro ? A Vérone ? En quel mois, de quelle année ? Mais je dois être indiscrète.
Toute l’amitié de
Marie-Anne
Décembre n’est pas un mois triste ! Mais les malades, hélas, sont toujours malades ! Et j’y pense affectueusement. J’ai aimé beaucoup dans la dernière NRF NovalaiseCharles-Albert Cingria, « Novalaise » (La NNRF, décembre 1955, n°36, pp. 1091-1105). et MontherlantHenry de Montherlant, « Carnets (Année 1931) » (La NNRF, décembre 1955, n°36, pp. 1025-1039).. BoissonnasEdith Boissonnas, « Etrusques » (La NNRF, décembre 1955, n°36, pp. 1186-1188). serait bien si elle était un peu détendue.
PS : Mais on pourrait aussi renoncer à la petite cadence et pour nous mettre profondément d’accord changer de poète [encore ?].
Moi je donnerais tout le lot pour une chanson d’Eluard que le Père Noël après tout pourrait paternellement appeler Paulo.
Ceci est un bateau
Qui va sur une rivière douce
Il porte des femmes qui jouent
Et des graines qui patientent.
(ou bien)
Un matin qui disperse des lampes de rosée
Pour éveiller les champs
Ceci est une ombrelle
Et ceci la toilette
D’une dentellière plus séduisante qu’un bouquet
Au son des cloches de l’arc-en-ciel
(La Rose publique [?])
Il faudrait simplement un [mot illisible] au mot [mot illisible]