Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Arland à Jean Paulhan, 1955 Arland, Marcel (1899-1986) 1955 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1955 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

[1955]

Cher Jean,

J’ai toujours pensé que je pouvais me passer de l’Académie. Peut-être entrait-il un peu d’orgueil dans ce sentiment. Orgueil ou non, je le pense encore.

Il est vrai que je pense d’autre part que je n’ai rien à craindre de l’Académie, et que jusqu’à présent tout honneur reçu m’a servi à être plus libre, à parler plus nettement. Que, sans doute, on peut (tu pourrais, je pourrais) y prolonger une influence. Et que les agents de police, les tribunaux, les médecins et les hôteliers doivent mieux traiter un Académicien qu’un simple mortel.

Il est arrivé qu’un Académicien (Mondor, Vaudoyer, Bordeaux, Duhamel, peut-être Lacretelle ou Benoît) ait formé le souhait de m’avoir pour confrère. C’était avant que nous reprenions la Revue. Je me dérobais en souriant. Aujourd’hui, je ne connais presque plus personne.

Car enfin, si je puis, d’accord avec toi, accepter d’être de l’Académie, je ne pourrais accepter de m’y présenter vainement.

- Voilà les conclusions de ma sagesse. Il fallait ta lettre, pour qu’elle s’exerçât si pleinement.

Je t’embrasse

Marcel

J’ai encore écrit une petite nouvelle. Cela fait six petites et trois grandes. Reste à écrire 3 grandes et 1 petite, dont j’ai les thèmes.