Jamais il n’a régné plus d’ordre à la revue. Et, dans l’ordre, que le travail est facile ! Il n’est pas jusqu’à la « réception » d’hier, qui n’ait présenté ce caractère. Chacun en était frappé, la Baronne elle-même ; il y avait place pour le travail, pour la causerie, pour les confidences, même pour la futilité ; j’allais d’un compartiment à l’autre avec une tranquille aisance, qui devenait le symbole de la revue. Quelques bonnes âmes me plaignaient d’abord d’être seul ; peu à peu, la pitié s’est changée en admiration.
Fr. Cl.[France Cloquet] m’écrit qu’elle travaille avec acharnement, qu’elle se sent transformée, qu’elle va nous contraindre à l’estime. Je lui réponds qu’il était temps, que nous ne pouvions plus nous prêter à ses caprices et à sa veulerie, que je n’ai jamais été plus calme que depuis qu’elle est absente, et que si elle m’avait écrit qu’elle restait à Bruxelles, j’aurais dit : tant mieux. Bien entendu, je n’ai pas la moindre confiance dans ses résolutions. Et s’il arrivait même qu’elle fît un effort, ce serait en
J’ai à peu près établi le choix des notes, pas tout à fait celui du Temps [comme il passe]… Je t’enverrai l’un et l’autre au début de la semaine prochaine.
J’ai emmené Purnal, avec Janine et Dom. [Dominique], à l’Orestie. Il a déclaré que cela ne le concernait pas. Je le comprends. C’est aussi loin de nous que les Aztèques et les Assyriens – je veux dire aussi étrange – mais si étonnant dans ce monstrueux baroque. Il est vrai que Barrault lui avait apporté une frénésie parisienne – la comédie Française en délire, la danse nègre de la haute couture.
Je t’embrasse. Amitiés à Dominique. Dis à Marceline que loin de Port-Cros, je suis Oreste en exil, un Oreste sans Pylade.