Dominique, qui m’avait conté votre déjeuner avec G. Lambrichs [Georges Lambrichs], t’a sans doute mis au courant de ma réaction.
La démarche de G.L [Georges Lambrichs] m’a surprise, et déplu. Voici les faits.
L. [Lambrichs] m’a dit souvent combien il aimerait travailler avec nous... Je l’ai toujours assuré de notre sympathie. Chaque fois que j’ai pensé que France Cl. [Cloquet] allait quitter la revue, j’ai envisagé que G.L [Georges Lambrichs] pourrait très utilement, et largement, la remplacer. Ainsi en juillet.
Voilà quelques semaines, averti des difficultés, de G.L [Georges Lambrichs], je lui ai dit que je souhaitais toujours qu’il pût travailler avec nous, mais que je ne voyais point comment cela pourrait se faire en ce moment, donc, qu’il fallait attendre, et surtout ne point t’ennuyer avec cela. - Si j’avais eu un projet précis, c’est à toi le premier, il va de soi, que j’en aurais parlé.
Qu’est ce qui a provoqué la démarche soudaine de G.L [Georges Lambrichs] ? - Il t’a dit, et m’a dit
Autre chose. Après quelques semaines, Fr. Cl. [France Cloquet], qui jusqu’alors appelait Lambrichs « ce petit salaud » avait brusquement changé d’attitude , et s’efforçait de me prouver qu’il était nécessaire à la revue. Je viens d’apprendre que ce revirement venait d’une explication, où G.L [Georges Lambrichs] lui avait affirmé qu’il n’avait jamais songé à prendre sa place. Qu’il soit sorti de là une sorte de petit pacte, je n’en suis pas sûr. - Du poins quant à G. [Georges] ; mais il est possible que G. [Georges] s’en soit trouvé plus ferme, et plus prompt.
Après cela, bien que je goûte peu les coups de tête et les commérages de G.L [Georges Lambrichs], je ne change pas d’avis. L’essai de solution que tu proposais (j’en parle d’après ce que m’a dit Dominique) me semble impossible. G. Gallimard [Gaston Gallimard] n’accepterait pas de créer, actuellement du moins, un nouveau
Je t’embrasse.
Ta revues des revues me semble très bien composée. Mais nous n’avons que 31 pages pour les notes, etc... Peux-tu prévoir, çà et là, quelques coupures, qui la ramèneraient à 5 bonnes pages ? Sinon je m’arrangerai.
Suite du délire d’A. Robin [Armand Robin] : Le Quintrec est venu à la revue hier, nous apportant une lettre où Robin l’injuriait et lui disait que nous refuserions ses poèmes (les poèmes préparés par L.Q. [Le Quintrec]) parce que nous le tenions pour un salaud, attendu qu’il s’était fait photographier à côté du préfet de police.