Que se passe-t-il ? Pas un mot de France, pas un mot de toi. J’avais demandé à Fr. [France] 1° de me faire envoyer ici mes appointements du mois ; 2° de me réexpédier les lettres parvenues rue St Romain*.
Elle a reçu ma lettre, puisque les appointements me sont parvenus. Mais je n’ai rien vu venir d’autre ; pas un mot d’explication, pas un mot qui me donnât des nouvelles de toi et de la revue. Je sais bien que l’on ne peut jamais compter sur Fr. [France] ; en trois mois, je ne lui ai demandé qu’une chose ; c’était la veille du jour où Dominique allait te rejoindre ; j’ai demandé à Fr. [France] devant Dom. [Dominique], de venir le lendemain matin vers 10 heures, pour m’aider dans mon courrier ; le lendemain, elle est arrivée à midi, encore à demi ivre. Quelle sottise a-t-elle encore faite depuis mon départ ? - Ou bien est-ce toi qui as des ennuis, qui es malade peut-être ? S’il en est ainsi, n’hésite pas à me le dire ; je reviendrai aussitôt ; - mais enfin que quelqu’un m’écrive.
Je travaille difficilement, et ne parviens pas à trouver une détente. Les nerfs malades.
J’ai simplement écrit une sorte d’introduction à une préface. 5 ou 6 pages. « Vers le pays d’Allen »
Ecris-moi. Il fait une sale chaleur humide. C’est un pays de fous. De fous et de pédérastes, eux-mêmes cinglés.
Je t’embrasse.
* A ce moment, j’en avais besoin. Mais plus maintenant. J’espère que Fr. [France] ne les a pas perdues.
Chez Jean de Beucken
Le Mas de Berne
Saint-Rémy de Provence
Bouches du Rhône