Ta lettre de dimanche m’est parvenue aujourd’hui. Je me doutais bien de quelque chose comme cela. Je plains France. J’ai fait depuis quelques mois ce que j’ai pu pour la réconforter un peu. Mais il n’y a rien à faire. - Je crois toutefois que notre responsabilité est engagée, dans la mesure où nos bonnes intentions font que Fr. [France] reste à Paris, où elle se détruira. Je crois que nous devons mettre sa soeur exactement au courant des choses, et que celle-ci doit avertir le mari. Il n’y a de chance de salut pour Fr [France] que si elle peut vivre avec sa fille. Dis-moi ce que tu en penses et ce qu’en pense Dominique. C’est à l’un de nous trois (à moins que G. Lambrichs [Georges Lambrichs] ne s’en charge) de prévenir la soeur (Mme Helsen de Bie, 8 rue Comte de Bruqueville, à Molle). Je suis peut-être le moins indiqué; mais si vous pensez que c’est à moi d’écrire, je le ferai. Je répète que je crois notre responsabilité engagée ; si cette dernière
Je n’ai pas lu ce que B. a écrit sur toi. Il m’en avait dit quelques mots voilà 3 ou 4 ans ; mais, devant mon attitude, s’est tu pour toujours sur ce sujet.
Il n’y a point de méchanceté en lui. Cancanier, médisant, mythomane, capable de beaucoup de gentillesse et même de dévouement, plein de manies, pas heureux, trouble, désarmant.
Ce n’est pas chez lui que je pensais aller. Mais si Fr. [France] ne t’en a pas parlé, tu n’est pas au courant. Je pensais rester encore une douzaine de jour à Brinville pour écrire mon « Larbaud ». là-dessus, Dom. [Dominique] a quitté la clinique, malgré la surveillance. Elle me téléphone qu’elle vient à Brinville. Je vais aussitôt à Paris ; elle me rejoint et de nouveau, mais plus que jamais, se comporte avec moi d’une façon qui me donne encore des cauchemars. Le lundi, elle consent à revoir l’un des médecins de la clinique. Je l’y amène (difficilement). Il est entendu qu’elle sera libre, mais qu’elle prendra ses repas et dormira à la clinique. Et le médecin nous demande de partir immédiatement, Janine et moi, afin que notre présence à Paris ou à Brinville ne la détourne pas de la clinique. Nous sommes partis le soir même, au hasard. Puis, en Auvergne, nous avons
Et Van Gogh à tout bout de champ. Ah ! comme je comprends sa folie !
Je t’embrasse.
Comment va Germaine ? Qu’y a t-il de décidé pour ton fils ? Et le procès ?
La veille de notre départ, comme nous dînions au restaurant Chevalier, Mme Chevalier nous a dit que le comportement de Purnal l’effrayait, qu’il prenait à partie les autres clients, les traitait de racaille indigne d’approcher un homme comme lui, et qu’elle ne pourrait plus longtemps empêcher son mari de le mettre à la porte...
J’ouvre une vieille revue, et commence à lire un texte de Giraudoux. Comme c’était maniéré et vide. Je tourne la page : tiens, cela va mieux, mais pas éblouissant, mais personnel, savoureux. - J’avais tourné deux pages à la fois et continué Giraudoux par Eddy du Perron.
Aperçus géographiques : - la France a trois capitales : Saint-Malo, Bourges et Le Puy.
Tout le Midi est faux. Peut-être à cause du Soleil : le Mensonge personnifié (et la Mort).
Toutefois je sauverai Uzès, ville délicieuse, et comme dit l’autre, aimée des nuits. Mais trop de notaires et d’avoués, qui récitent – tu les entends ? Tu les vois ? - qui récitent – c’est écrit sur tous leurs murs – qui récitent – « Et nous avons des nuits plus belles que vos jours. » Parpaillots !
Bien entendu, nous n’avons et ne devons pas donner notre adresse à Dom. [Dominique] nous téléphonons régulièrement à la clinique (où d’ailleurs elle va peu).