Est-ce que cela va tout à fait bien entre nous ? Je me le suis demandé souvent, depuis quelques mois. Non point que quelque chose de précis me gênât, me gêne. Plutôt, justement, une imprécision. Plutôt ce qui n’a pas été dit que ce qui a pu l’être.
Pour y voir un peu plus clair, je vais être amené à forcer des nuances. Au fond, nous ne nous sommes pas beaucoup vus, et nous nous sommes peu écrit. Je me suis souvent absenté, essayant de trouver quelque équilibre dans un travail qui n’est plus pour moi une délivrance, dont je mesure les limites et parfois la vanité, mais qui m’est nécessaire, dont le besoin est en moi un peu comme une passion sexuelle. Mais l’appréhension me venait parfois que tu pusses penser que j’en prenais trop à mon aise. Inversement D’autre part, présent à la revue, et y faisant en ton absence telle ou telle chose, j’avais parfois encore la même appréhension.
Ce n’est pas qu’en ce qui concerne les décisions de la revue, un désaccord entre nous me semble concevable mais j’ai pu craindre que tu ne penses : tantôt que je ne recourais pas assez à toi, tantôt que j’y recourais trop.
À moins que tu n’aies contre moi un grief plus précis. Je ne peux le deviner.
Dominique, hier, s’est enfuie de sa clinique. On ne sait où elle est. Elle se trouvait en plein traitement d’insuline.
Je t’embrasse