1 rue Casimir Delavigne (6e)
Je pense que vous avez reçu ma précédente lettre où je tentais d’expliquer ma position vis-à-vis de Kant. Je réponds à votre petit mot qui s’est croisé avec ma lettre :
Je pense tout à fait que le principe de contradiction vaut nécessai
L'intuition du principe de l’identité des contraires, est une intuition d’une vérité absolue que l’esprit admet sans le constater ni le concevoir le moins du monde, à la manière dont il admet la possibilité d’une monde à N dimensions par exemple.
Le fonctionnement de l’esprit (tous les mystiques le déclarent) s’arrête au seuil nuit de l’esprit qu’est la condition de la Révélation indicible au sens même du mot. Et cela, notre raison le conçoit, puisque l’absolu, par définition ne souffre pas d’être observé par une entité qui se tient en dehors de lui.
Je crois que pour parvenir à une intuition sensible de l’identité des contraires, il faut remonter jusqu’aux notions les plus abstraites, celles des chiffres 1 et 0, derniers voiles sensibles auxquels notre entendement peut encore s’accrocher :
1 représente tout ce qui est – et par
0 exprime également l’absence de nombre. Ce n’est qu’une manière d’envisager le 1.
Je crois qu’au delà notre raison vacille. Sa force est d’admettre qu’elle est limitée au monde dont elle est partie intégrante, et dont la structure est par conséquent adaptée à ses catégories.
Ce qui – d’accord avec vous – ne signifie pas que l’Absolu nous soit inaccessible.
Je suis à Paris, et me réjouis de vous revoir bientôt.