Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre d'André Rolland de Renéville à Jean Paulhan, 1932-11-24 Rolland de Renéville, André (1903-1962) 1932-11-24 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1932-11-24 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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24 nov. Paris 

Mon cher ami

J’ai réfléchi à votre désir de donner dans la Revue un compte-rendu du discours du Dr Allendy au congrès homéopathique de 1932. J’ai pensé que mon ami le Dr Lancelot, homéopathe éminent et lettré remarquable, serait beaucoup plus qualifié que moi pour vous donner ce compte rendu – d’autant qu’il a pris lui-même une part active à ce congrès. J’ai eu l’occasion de voir le Dr Lancelot hier soir, et de le pressentir très éventuellement à ce sujet. Il m’a dit qu’il était à votre disposition. Si donc vous désirez avoir ce compte rendu vous pourriez lui écrire de ma part : Dr Lancelot – 57 rue de Rome – (téléphone : Laborde 28-39).

Gilbert Lecomte et moi-même ne pourrons malheureusement dîner avec vous mercredi prochain, et vous serions reconnaissants de reporter ce dîner au mercredi suivant 7 décembre, si vous êtes libre ce jour-là ; Nous en reparlerons d’ailleurs de vive voix. J’espère pouvoir passer demain à la Revue.

J’ai obtenu de Léautaud les Vers de collège de Rimbaud, mais aucun commentaires de sa part sur quoi que ce soit. Il paraissait très absorbé par le silence et le désert de son cabinet.

Il me serait extrêmement précieux, pour une raison que je vous expliquerai de vive voix, d’avoir le plus tôt possible, et en tous cas avant mardi  prochain, la lettre du Directeur de la Pravda approuvant la Teneur des notes que je donne à la N.R.F. Croyez bien que je ne me soucie en aucune manière de plaire à qui que ce soit – même aux révolutionnaires. Mais j’éprouverai de la satisfaction à ennuyer au moyen de cette lettre des gens qui cherchent à m’ennuyer. C’est une satisfaction enfantine que vous ne me refuserez pas. Confiez-moi donc cette lettre, je vous en prie.

Je n’ai pas compris que vous puissiez l’autre soir, en arriver à me dire, au sujet de mes appréciations sur les poèmes que nous me montrez quelquefois : « Mais quels sont les poèmes que vous ne rejetez pas ! » Mais ceux d’Eluard, de Fargue, de Valéry, de Daumal, de Michaux, parfois de Max Jacob, quelques-uns de Gilbert Lecomte, les textes d’Artaud. Mais vous ne me ferez jamais trouver la moindre valeur à Follain, Alibert, Francis Ponge et autres fabrications.

Croyez moi mon cher ami bien votre

A. Rolland de Renéville