Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre d'André Rolland de Renéville à Jean Paulhan, 1933-02-08 Rolland de Renéville, André (1903-1962) 1933-02-08 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1933-02-08 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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Jeudi 8 Fev. 33

Mon cher ami 

Voici les q. q. [quelques] pages sur l’image dont je vous ai parlé parfois. Je ne sais ce que vous en penserez. Les réflexions que j’élabore n’ont pas, logiquement, à prendre forme littéraire ; je m’y applique pour mon  développement personnel, et j’ai toujours le sentiment d’accomplir un acte que bien peu de raisons peuvent excuser lorsque j’écris. Jusqu’à présent la meilleure de ces raisons est pour moi la suivante ; j’écris pour me débarrasser d’une idée dont je ne puis plus rien tirer. L’écrire c’est la murer. Vous voyez comme je suis peu excusable de montrer ensuite cette écriture aux autres ! Ceci à la fois pour m’excuser de vous avoir fait attendre ce texte, et de vous le donner.

Merci de ce que vous me dites au sujet de Daumal. Mais ne risquerions-nous pas de susciter entre nous et le Phare de Neuilly des conflits longs et compliqués que ne justifieraient pas les 40 frcs que nous pourrions obtenir de cette sorte à notre ami ?

Le Dr Saltas vous a-t-il répondu à propos d’Ubu-Roi ? Tenez-moi au courant.

Vous ne m’aviez pas mis de référencer sur l’article de Thérive. Le voici.

Madame Paulhan est-elle remise ? Je le souhaite. À bientôt mon cher ami,

Croyez-moi vôtre.

Renéville 

Les dernières lignes de « Parisiens de Belleville » ne sont-elles pas bien naïves ? La révolution ne laissera-t-elle pas aux poètes d’autres positions que la candeur (comme ici) ou la mauvaise foi (comme dans les Vases communicants). Je veux pouvoir penser qu’il existe aussi l’indifférence et l’esprit de sacrifice.