Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre d'André Rolland de Renéville à Jean Paulhan, 1933-03-04 Rolland de Renéville, André (1903-1962) 1933-03-04 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1933-03-04 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français
CAFÉ RESTAURANT D'ORSAY
7 & 9, QUAI D'ORSAY
PARIS
TÉLÉGRAMMES : PALAISORSAY
TÉLÉPH. PARIS LITTRÉ 4
R. C. SEINE 27. 162
4 mars 1933

Mon cher ami

Voudriez-vous penser à rapporter à la N.R.F. mon essai sur les Images pour mardi prochain ? Je passerai le chercher, car je dois le remettre à Supervielle qui veut bien s’occuper de le faire passer dans une revue Sud-américaine. Cela va me rendre service car mes affaires sont peu brillantes (comme celles de tout le monde en ce moment).

J'aurais aimé parler avec vous de la thèse que je soutiens dans ces pages, et qui est l’idée centrale de mon livre (les images par rapport à l’esprit, comme le monde relatif par rapport à l’absolu, procèdent par vagues. Ce mouvement contient en lui-même sa négation. Il va de l’être au non -être en courbes sinusoïdales. Je crois que toute réalité peut être interprétée d’après ce devenir dans les cadres de l’espace et du Temps)

J'ai oublié de vous demander hier si dans le N° de Mai je dois présenter seulement le poème de Mallarmé dont je possède les épreuves, ou d’autres poèmes de Mallarmé que je ne connais pas encore ?

J'ai été frappé du décalage qui existe dans les Moments d’une Psychanalyse, entre la beauté étrange du rêve des Tzars, et la faiblesse pénible de l’interprétation psychanalytique de ce rêve. Il me semble que cette interprétation laisse de côté bien des problèmes, et réduit la rêverie à des éléments suffisamment pauvres pour qu’une explication à priori puisse en apparence s’y applique.

A mardi cher ami. Ne m’oubliez pas auprès de Madame Paulhan, et croyez vôtre.

A. Rolland de Renéville