Je vous envoie l’article promis sur le dernier livre de Supervielle. J’ai tenté d’en parler avec le plus grand « détachement » possible, c’est-à-dire en ne tenant compte ni du fait que Supervielle est mon ami, ni que sa poésie ne s’accorde pas avec mes préoccupations personnelles. Je pense en avoir parlé avec honnêteté. Du moins vous voudrez bien me faire connaître votre sentiment à cet égard.
Avant de quitter Paris, j’ai eu une entrevue avec Pierre Abraham. Il devait chercher un chef de rubrique pour la littérature française, dans son Encyclopédie. Il m’a expliqué qu’en principe l’article sur la Poésie me serait confié, sous réserve de l’avis du chef de rubrique éventuel (x) qui, peut-être, voudrait se réserver pour lui la rédaction de cet article. Pierre
J’espère que tout ira bien, et surtout que je réussirai à établir les éditions de « Rimbaud et Mallarmé pour la Pléiade !
C’est à vous mon cher ami que je dois l’espoir d’accomplir tous ces travaux. Croyez que je en ai une bien profonde reconnaissance.
Cassilda est un peu fatiguée par l’air de la mer, trop rude pour elle. Aussi partirons-nous probablement demain. Peut-être resterons-nous q.q. jours dans un coin quelconque de la campagne bretonne. Rien n’est encore fixé ; de toutes façons veuillez m’ écrire désormais à mon adresse habituelle : 22 rue de l’abbé Grégoire. Pris (6°).
Que faites-vous ? Avez-vous beau temps ? En attendant le plaisir de recevoir de vos nouvelles, Cassilda et moi vous envoyons à tous deux notre affectueux souvenir.
(x) Il pensait fortement à Thibaudet