19 déc. [décembre] 1950
11 rue Madame
Mon cher ami
Le Service des Naturalisations (17 rue Scribe) attend pour naturaliser Jean de Boschère d’avoir reçu l’avis du Ministère de l’Education Nationale, récemment consulté à ce sujet. En effet le Service des Naturalisations (fort bien impressionné par notre pétition) désire se faire « couvrir » par un avis favorable officiel de l’organisme compétent, puisqu il s’agit d’un écrivain. Le fait que Bosschère soit sans postérité, et ait attendu dès réception de ma lettre, un mot à Jaujard pour provoquer de sa part un avis favorable, et en même temps
Entre nous le pauvre Boschère est dans une situation atroce : misère absolument complète, alité à la suite d’une hémorragie intestinale, et attendant fébrilement sa naturalisation pour obtenir ensuite… la retraite de vieux. Bien entendu ne soufflez pas mot de ce que je vous confie car ce serait de nature à empêcher sa naturalisation, étant donné que cette dernière n’aura d’autre effet que de faire tomber Boschère à la charge de l’Etat français. J’ai déjà pu ob
À bientôt mon cher ami.
Cassilda se joint à moi pour vous adresser ainsi qu’à Germaine notre plus affectueux souvenir
A. Rolland de Renéville