Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre d'André Rolland de Renéville à Jean Paulhan, 1950-12-19 Rolland de Renéville, André (1903-1962) 1950-12-19 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1950-12-19 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
Français

19 déc. [décembre] 1950

11 rue Madame 

Mon cher ami 

Le Service des Naturalisations (17 rue Scribe) attend pour naturaliser Jean de Boschère d’avoir reçu l’avis du Ministère de l’Education Nationale, récemment consulté à ce sujet. En effet le Service des Naturalisations (fort bien impressionné par notre pétition) désire se faire « couvrir » par un avis favorable officiel de l’organisme compétent, puisqu il s’agit d’un écrivain. Le fait que Bosschère soit sans postérité, et ait attendu d’être âgé de 72 ans pour présenter sa demande implique en sa faveur une mesure absolument exceptionnelle qui ne peut lui être accordée que si le Ministère de l’Education Nationale admet qu’il a rendu service à nos Lettres, et par conséquent à la propagande française. Il paraît que c’est en fait M. Jaujard qui doit donner son avis, et répondre au Service des Naturalisations. Puis-je vous demander d’écrire, dès réception de ma lettre, un mot à Jaujard pour provoquer de sa part un avis favorable, et en même temps rapide ?

Entre nous le pauvre Boschère est dans une situation atroce : misère absolument complète, alité à la suite d’une hémorragie intestinale, et attendant fébrilement sa naturalisation pour obtenir ensuite… la retraite de vieux. Bien entendu ne soufflez pas mot de ce que je vous confie car ce serait de nature à empêcher sa naturalisation, étant donné que cette dernière n’aura d’autre effet que de faire tomber Boschère à la charge de l’Etat français. J’ai déjà pu obtenir la promesse que la naturalisation lui sera accordée sans droits de Sceau. Mais tout dépend maintenant de l’avis de Jaujard. Je vous remercie à l’avance de ce que vous pourrez faire de ce côté là.

À bientôt mon cher ami.

Cassilda se joint à moi pour vous adresser ainsi qu’à Germaine notre plus affectueux souvenir

A. Rolland de Renéville