38bis, RUE D'ORSEL. PARIS-18e
TÉLÉPHONE MONTMARTRE 05-62
Hier matin, je me suis réveillé tout triste, après avoir discuté dans un demi-sommeil, avec Madame Reverchon-Jouve qui me disait qu’elle était « peu pour les chocs…que tout dépendait comment ils étaient faits… » et patati et patata. J’étais tout ennuyé à l’idée que Jouhandeau allait venir me prendre
Non, je ne suis pas encore parti, ayant été prévenu que mes Suisses et Belges, bien que très intéressés, préféraient me voir après les fêtes ce qui fait que je ne partirai pas avant le Mardi ou le Mercredi en huit.er pour Bruxelles.
Ah, il serait bien que toi aussi tu viennes voir et observer à Saint-Mandé, pour après déjeuner avec Borel, comme il serait content Adrien, et moi donc !
Je te donnerai trois autres minuscules la semaine prochaine, si tu en veux davantage, dis-moi carrément le nombre, je les ferais venir de Suisse. Ceci me prouve combien il est fâcheux que je sois arrivé trop tard pour un choix de pensées chinoises de toi que Kunding aurait certainement préféré. Il faut absolument, quand je serai en Suisse, que je le décide à éditer un autre minuscule de toi. Mais quel texte ? Des pensées malgaches avec un frontispice
Je te dirai mieux de vive voix ce que je pense des D.I. Pour la seconde partie, j’ai calé un peu pour « la Philosophie se trouve en défaut » pour laquelle je ne suis pas assez cultivé, mais j’étais déjà persuadé que « les maladies s’en vont avec l’âge » puisque je me répétais souvent que les maladies guérissent d’elles-mêmes et que Médecine et pharmacie ne peuvent que vous aider à patienter durant les douleurs. Allons, bientôt je ne serais plus capables d’alimenter des maladies resplendissantes de santé.
Je vous aime et je t’admire.
P.S : J’ai commencé un brouillon de la lettre d’un cyclothyme ou Lettres aux psychiatres, que je voudrais écrire.
L’édition originale : achevé d’imprimer : 5 mai 33, Imprimerie Moderne 177 route de Châtillon à Montrouge.
Dans la revue du N° 257 de Juin 33, au bas de la page 924, cette note : « Voir la Nouvelle Revue Française des I.I, I.2, I.3, I.4, I.5, !! ce qui laisse supposer que la 6 ème et la 7 ème partie du livre ont été publiées dans celui-ci avant de l’être dans la revue.
D’autre part, au verso de la couverture (n°237), l’édition originale est annoncée comme venant de paraître.
Dans le N° 19 du 12 Mai 1933, de la Bibliographie de la France, page 1771, annonce de l’édition originale, « mise en vente le 10 Mai. »
Dans le tirage à part, un feuillet blanc sépare la dernière partie du texte qui représente 4 pages et demie avant le début de la 6 ème partie jusqu’à la fin
Quelques variantes entre la revue et le texte de l’édition :
N.R.F. : N° 232, du I.I33, page 98 :
« Paupières battantes, il découvrait en lui… »
Edition in.12 : page 10 :
… »les paupières battantes, Tchen découvrait en lui.. »
N.R.F. : 233, du I.2.33, page 240 :
« Habillés déjà en soldats du Gouvernement, suroît sur le dos, les hommes, un à un, descendaient dans… »
dans le livre, page 84 :
« Les hommes descendaient un à un dans… »
« Reste là, enfant de cochon, dit-il nonchalamment »
Dans le livre, page 333 :
« Reste-là, enfant de cochon ».
Revue : page 970 :
« C’est la première fois… et non, en me préparant patiemment à crever… »
Livre, page 392 :
« … et non en attendant patiemment de crever »
Revue page 970 :
« … contre la terre… » « Je… »
Livre page 393 :
« … contre la terre… »
Revue page 975 :
« … le chant même de la [mot illisible] terre ; la douleur possédée refermait lentement ses bras inhumains sur la délivrance frémissante et cachée en lui comme son cœur.
- Vous fumez beaucoup ? répéta-t-elle »
Livre page 400 :
« … sur la délivrance frémissante et cachée en lui comme son cœur, la douleur possédée refermait lentement ses bras inhumains. »
Revue page 976 :
« Sur le chemin de la vengeance ma petite May, on rencontre la vie… Elle se leva, lui rendit sa main. »
« … on rencontre la vie…
- Ce n’est pas une raison pour l’appeler.
Elle se leva.
Il y a donc de la 6 ème partie jusqu’à la fin les mêmes différences de texte que pour les cinq premières parties avec l’édition originale qui aurait été corrigée sur les épreuves du tirage à part de la revue.
La revue et la pré-originale auraient-elles été imprimées plus d’un mois avant sa mise en vente ou la date de l’achevé d’imprimer du livre serait-elle inexacte ou antérieure, comme ce fut le cas pour d’autres livres ?