Que ta grippe guérisse vite et que tu sois vite d’aplomb. Peut-être pourras-tu alors trouver un moment pour venir me voir jusqu’ici. Mais j’imagine que tu dois avoir tant de choses à faire depuis ton retour. Je profite d’un moment de répit que me laisse une douleur presque continue pour t’écrire. Mais je suis trop hébété par les multiples examens, piqûres, hypnotiques et autres drogues pour mieux t’expliquer mon état. Il existerait un « Foyer apical indiscuttablement au sommet droit… » Je me sens plus seul que jamais. Je me rassure en me souvenant que tu m’écrivis sur les Douleurs imaginaires « à R. à la vie et à la mort.
Enfin, mon moral tient encore le coup. Mais ce qui m’inquiète c’est le côté aventureux de ma situation. D’une part je redoute ce que va me coûter mon séjour ici et en plus je devrai payer le ou les médecins, tous les examens, analyses, drogues, etc. Et puis il s’agit d’être bien conseillé et dirigé pour l’avenir puisque mon médecin traitant me dit que des mois de repos s’imposeront. Je vais bien voir ce que me dira un spécialiste qui doit venir juger avec mon médecin traitant. Je pense que Michel Gallimard et Camus, eux, ont su bien choisir leur médecin. J’aurais diverses idées à te soumettre qui te demanderaient peut-être de m’aider.
Baise doucement pour moi le front de Germaine. Donne-moi encore la joie de te lire.
Ton vieux
r Bernard SUREAU et le spécialiste qu’il m’a proposé est DEPIERRE de l’Hôpital Paul Brousse à Villejuif