Pardonnez-moi de vous remercier si tardivement de la petite « lettre » que vous m’avez si gentiment envoyée. C'est que j’aurais bien voulu vous répondre, et vous dire peut-être que l’injustice des lois n’est guère nouvelle, mais vous le savez bien et votre dédicace est ce qui m’embarrasse. Car je suis bien d’accord, vous le savez aussi avec vous sur cette mystique qui nous animait. Mais il fallait enfin passer au politique. Là-dessus on n’est passé qu’à la politique. Et quelle !
Je n’ai pas lu tout ce que votre petit livre a pu soulever de sottises. J'avais commencé. J'ai été assez vite persuadé que je n’y gagnerais que de l’ennui. On ne vous prend pas au sérieux. On se croit autorisé au pathétique. Cela serait si simple cependant d’essayer de comprendre. Les quelques gens aperçus en passant par Paris faisaient, grâce à vous, du joli théâtre.
Ici par contre j’ai pu avoir d’assez longues conversations avec Campagnolo. Je lui ai prêté
Prof. Umberto Campagnolo
Secrétaire général
S.E.C. pressa la Biennale
LA' Giustinian- Venise
(A ce propos – vous savez que nous nous installons en mai à San Giorgio. Les locaux sont vastes. Les bibliothèques encore vides. Serait-ce trop vous demander que l’envoi de vos ouvrages à la Société ? Si cela est possible je vous en remercie vivement. Songez aussi que je ne puis transporter toujours ma propre bibliothèque avec moi.)
S'il m’était possible (en mai je serai à Paris) de vous rencontrer un peu – vous savez le plaisir que j’en aurais.
Encore merci – cher Jean Paulhan – et vous savez que je suis – fidèlement –
Jean Lescure