Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Marcel Bisiaux à Jean Paulhan, 1954 Bisiaux, Marcel (1922-1990) 1954 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1954 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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[1954]

Marcel Bisiaux2 Avenue de la Porte BrunetParis 19e

Cher Jean P.

Ce n’est qu’un amical petit mot de vacances. Courtes vacances cette année encore, une dizaine de jours dans une campagne des Charentes où l’on se souvient à la ronde de Fénelon, de Corot et des assassins, plus que des victimes, d’Oradour. Entre Limoges et Angoulème. Le grand vent des tempêtes y apporte parfois une odeur de mer.

J’aimerais vous voir beaucoup plus souvent. Je crois que je le pourrai mieux cette nouvelle année. Tout s’est assez bien stabilisé pour moi à Paris-[mot illisible]. Peut-être voudrez vous m’aider pour une courte tâche qui approche enfin ce que je voulais faire depuis longtemps : je me suis mis d’accord avec Pierre Horay pour m’occuper avec lui des Éditions de Flore, à la suite du départ de Jean Le Marchand. J’aurai beaucoup de conseils à vous demander. Qu’en pensez-vous ? Je suis heureux de cette nouvelle « activité » qui, je pense, sera bientôt pour moi la principale, sinon la seule.

Le nouveau roman se trace lentement. Mais il ne sera pas terminé avant de longs mois, à moins d’un élan soudain et imprévu. Mais certain aspect du livre m’oblige à des travaux de documentation.

Je suis heureux de la prochaine parution de « Les Petites Choses », heureux de ce que vous m’avez dit. Croyez bien que je vois tout ce qui est définitif dans ce livre, c’est-à-dire matière morte, bonne seulement pour le lecteur. Mais à partir de certaines zones claires je sens bien ce qui se prolonge dans mon travail d’aujourd’hui. Je verrai. Vous verrez.

Je suis curieux de ce que vous allez publier dans la NRF, de ce que vous choisirez. Je me demande si je n’en suis pas plus content que de la parution du livre lui-même.

J’ai reçu de bonnes nouvelles d’Henri Thomas. Cela m’ennuie de ne pas l’avoir vu depuis si longtemps. Je vous redis toute ma vraie amitié, cher Jean P, et à très bientôt.

Marcel