Savez-vous qui gravite autour des Éditions Pierre Seghers ? La Table , leur ayant écrit pour demander qu’on envoie certain livre à mon adresse, en a reçu un coup de téléphone dont l’auteur désirait savoir s’il y avait quelque chose de commun entre M. Claude Elsen et M. Gérard Delsenne. (Avec un louable souci de discrétion, on a répondu que non, le téléphoneur, paraît-il, étant peu amène.) Je me demande qui Gérard Delsenne peut connaître dans cette maison, et pourquoi cette curiosité. Mais c’est sans doute sans importance, et mon (léger) souci injustifié.
À tout hasard (n’y voyez aucune insistance déplacée), je crois bon de vous signaler – à propos de Lourmarin – qu’il se confirme que nous irons sans doute en Bretagne du 8 au 30 juillet environ. Voilà pour les vacances.
Mais Lourmarin est, aussi, bien tentant. Il me semble que ce doit être le site idéal pour se déprendre de l’agitation, de la dispersion parisiennes, et travailler plus sereinement. Si, grâce à vous, j’avais l’occasion d’y aller en août, ne fût-ce qu’une ou deux semaines, je serais bien content. Et, toujours si c’était dans la règle, mon amie J’insiste , bien entendu, pour que cela ne vous prenne ni temps, ni démarche importune.
Sans doute verrai-je la semaine prochaine M. Orengo (de Plon) pour mettre au point la question de l’ouvrage qu’il est question que je traduise pour lui, et celle de l’essai auquel je m’attaquerais après les vacances. J’espère que cela se réglera favorablement, et me permettra de décharger quelque peu votre amitié du souci de m’aider sans cesse. Je vous dirai.
(Savez-vous à quel point il peut être embarrassant d’être ainsi l’objet d’une constante bienveillance, sans pouvoir y répondre autrement que par de l’amitié ? Non, vous ne devez pas savoir. Et c’est en même temps un sentiment ambigu, car la gêne s’y mélange d’une certain chaleur assez rassurante…)
Discuté avec Dumay vos réponses à mes questions (l’ « entretien » est paru ce matin, vous l’avez sans doute). Il semblait enclin à vous faire grief
Mais je ne méprise pas l’enseignement de ce genre de discussion : il me fait sentir (même tardivement) la relativité de la vérité, la fragilité de la raison et des raisonnements en matière de politique – où je crois bien être désormais incapable d’avoir rien qui ressemble à une « opinion ».
S’il est vrai qu’il n’est, selon Saint-Just (cité par vous), que des patriotes et des agents de l’étranger, moi qui n’ai jamais été, ou eu conscience d’être, ni l’un ni l’autre, et moins que jamais ne suis l’un ou l’autre – pas plus qu’un « partisan » - comment voulez-vous que je prenne parti, ou suive ceux qui le font ?
Il y a quelque quinze ans, il est vrai, au cours d’un débat public sur l’Écrivain et la Politique – j’avais vingt-deux ans… - Charles Plisnier, alors d’extrême-gauche, me qualifiait déjà de « négateur pur et d’anarchiste bourgeois ». Est-
Excusez, encore une fois, ce long bavardage.
Et à mercredi, 11h30, sauf avis de vous.
(J’aurai demain, sauf imprévu, l’ampoule électrique dont nous parlions.)
Votre mot. Je reverrai les épreuves, s’il n’est pas trop tard. Je croyais avoir rendu notre « grammairien » aussi humain et séduisant que possible,- mais sans doute ai-je de l’humanité et de la séduction une idée assez particulière… (Il faut toujours me dire tout ce que vous pensez de ce que je vous donne à lire. Votre avis compte beaucoup pour moi.)