Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Claude Elsen à Jean Paulhan, 1950 Elsen, Claude (1913-1975) 1950-07-31 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1950-07-31 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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mardi [1950] Cher J.P.,

Merci encore de votre appui auprès de G.G. [Gaston Gallimard]. Même si la chose n’aboutit pas,- mais j’ai eu le sentiment qu’elle pourrait aboutir, et, bien sûr, je le souhaite vivement. Ce serait magnifique si, par exemple, à partir du 1er novembre, G.G. [Gaston Gallimard] pouvait me confier ne fût-ce qu’une partie des travaux dont se chargeait Lefèvre, ne fût-ce que quelques heures par jour, ne fût-ce que pour un traitement modeste,- mais qui serait régulier, et me permettrait de ne pas trop me disperser. (Je n’ai pas besoin de vous dire que des travaux du genre Fouquières, Troyat, « V-Magazine », etc., sont à la fois bien absorbants et bien déprimants…)Vous savez, d’ailleurs, tout cela aussi bien que moi.Vous me direz si ou quand il convient que je relance G.G. [Gaston Gallimard]

Vous me direz aussi s’il convient que je voie de plus près, avec Lutigneaux, la question de la publication de ses conférences.La chose paraît l’intéresser – et il m’a laissé entendre qu’elle intéressait aussi certains éditeurs (il m’a parlé de Plon et de Fayard).

Je pense souvent, ces jours-ci, que tout ce qui, depuis deux ans, m’a rendu un peu le goût de l’existence est venu du petit mot de cinq lignes que vous m’avez envoyé, sans me connaître, après certain article de la « Table Ronde »…Je pense à quoi j’ai échappé, grâce à vous. Le pire n’était peut-être pas ce que je craignais le plus (que je puis toujours craindre, mais à quoi je n’ai plus beaucoup le temps ni le goût de penser), mais cet enlisement dans un ennui, un isolement, un étouffement sans limites. De toute manière, cela aurait mal fini.Il y a cinq ans aujourd’hui que je suis à Paris. (Il n’y a guère qu’un an que je suis redevenu moi-même.) Il fallait tout de même que je vous dédie cet « anniversaire »…

Votre amiClaude Elsen