Je vous ai écrit un peu hâtivement, hier. En oubliant de vous dire que, si je n’étais pas venu vendredi à la nrf [Nouvelle Revue Française], c’était pour ne pas revoir Kerchove sans avoir, d’abord, votre avis. Voilà qui est fait.
Je serais heureux que vous me disiez
1°/ si vous ne trouvez pas trop sévères les notes de « Liberté de l’Esprit » de décembre où je parle de Vercors ;
2°/ votre avis sur ma chronique de décembre dans la Table (en janvier, je parle de Pilotaz, Navel et Calet).
Vous ai-je dit que si, le 16, je préférais que nous nous retrouvions pour dîner (plutôt qu’à midi), c’est pur égoïsme : ma condition physique est, le soir, de 75 % meilleure que le matin…
Bien sûr, si cela vous ennuie, il faudra me le dire…
Vous ne m’avez pas indiqué pour quelle date vous souhaiteriez avoir le texte sur Gide.
Yvette a, je crois, envie de bavarder avec vous. Je crains que ce ne soit à mon propos. Je crains que vous ne sachiez déjà ce qu’elle voudrait vous dire : il s’agit de tout ce que je vous
Savez-vous que, sans le savoir, je vous ai proposé cette date qui est un curieux anniversaire ? Il y a cinq ans, le samedi précédant Noël, seul dans cette même chambre, je me suis sciemment saoulé pour échapper à la tentation de me jeter par la fenêtre… Jean, je suis revenu de très loin, vraiment. Ce fut, pour une grande part, grâce à vous. (Quand je vous ai connu, le pire était passé, peut-être, mais j’étais loin encore d’avoir retrouvé mon « centre de gravité » : vous devez comprendre qu’il y ait encore des moments où je « flotte » un peu…)
(Si je n’ai pas trop de scrupules à vous écrire ainsi, c’est que les lettres, mes lettres en tout cas, n’appellent ni réponse ni commentaires.)
Et puis, c’est curieux comme on écrit plus aisément qu’on ne parle. Au point qu’on a moins de pudeur à se répéter, vous voyez bien…