M’ennuyer ? J’ai souvent eu envie de passer vous voir rue Sébastien-Bottin. Mais outre que je n’avais aucune raison valable d’aller vous y importuner, je craignais (je crains) toujours un peu les rencontres fâcheuses… La première fois que je suis venu, il y avait Kerchove : ce n’était pas bien grave, d’autant qu’il ne m’a pas reconnu (c’est étonnant le nombre de gens qui ne vous reconnaissent pas lorsqu’ils vous rencontrent là où ils n’imaginent pas que vous puissiez être…) Mais je pense à des Lambrichs, à des Hellens. Il est vrai que ce ne serait peut-être pas non plus bien grave, et que vous-même pourriez sans doute « neutraliser » la chose. (Je me méfie moins d’une hostilité, dont je ne crois pas être l’objet, que d’innocents bavardages pouvant me faire une publicité dont je me passe fort bien)
Bref, je ne demande pas mieux que de passer à la nrf [Nouvelle Revue Française] – où je viendrai demain vendredi, comme vous me le suggérez.
Pour G.G. [Gaston Gallimard], l’important, me semble-t-il, est qu’il se souvienne de moi lorsqu’il décidera vraiment de remplacer Lefèvre. Si c’était en novembre, ce serait parfait encore, puisque, d’ici là, j’ai de quoi m’occuper… et de quoi manger.
Oui, je verrai volontiers le ms [manuscrit] Legrand. Je pourrais même – si cela vous semble utile – le garder quelques jours et vous le remettre avec un « rapport ».
Je viens d’écrire à Lutigneaux. Je le verrai la semaine prochaine. À la suite de quoi je pourrais préparer pour G.G. [Gaston Gallimard] une note un peu plus précise sur l’édition éventuelle des conférences.
Je me mets ces nuits-ci à la mienne, sur les Fleurs . Dès à présent, je propose à L. [Lutigneaux], pour la « lecture » qui la suivra :
- dans les Fleurs : p.84 à 87 et p.92 à 95
- dans l’Entretien (suggéré par lui en vue d’une lecture dialoguée) : p.53 à 56 et p. 103 à 108.
Si cela vous agrée, bien entendu.
(Vous pensez au Sartre, pour la Table , n’est-ce pas?)