Vous savez déjà pourquoi je ne vous ai pas répondu plus rapidement : ces quatre jours n’ont pas été tout à fait ordinaires. Je les ai passés tout entiers en compagnie de celles que vous savez. Ç’a été très doux et un peu déchirant. Mais c’est le seul sujet qui ne m’inspire aucun commentaire… Je crois que vous me comprenez.
Elles reviendront sans doute et sans imprévu en novembre. J’aimerais énormément, alors, pouvoir vous les faire connaître, et vous entendre me dire si c’est à mes yeux seulement qu’elles ont un charme extraordinaire. Je ne crois pas. On me dit que non. Et c’est bien là le plus déchirant : de savoir que je ne m’illusionne même pas…
(Je crois que tout s’est bien passé, pour l’hôtel et le reste. Yvette était absente de Paris,- ce qui, à elle aussi, a évité de l’ennui, de la peine. C’est évidemment en pensant à elle que je vous demande de ne pas parler de cela , en général, dans vos lettres, qu’elle est toujours heureuse de lire. J’essaie de faire aussi peu de mal que possible…)
(Mais je pense qu’à celle-ci vous me répondrez en Savoie, où je pars – seul – lundi. À propos, l’adresse est : G.D., chez
En Belgique, rien ne se tasse. L’affaire royale, plutôt que d’en distraire les esprits (si l’on peut ainsi s’exprimer), aurait réveillé toutes les haines. Ce pays est absurde. Je ne l’aime décidément pas. Il me le rend bien. Nous n’avons plus rien à faire ensemble. Si seulement, ici…
Évidemment aussi, ces quelques jours ont fait passer à l’arrière-plan mes préoccupations « internationales ».
Mais je me sens, à nouveau, assez terriblement seul,- ces deux présences étant redevenues d’obsédantes absences…
(Oui, je préférerais que vous m’écriviez, dans quelques jours, chez P. [Pilotaz])
(J’oubliais : Spitz étant absent jusqu’en septembre, je me suis autorisé à dire à ma femme au cas – fort improbable – où elle aurait d’ici là quelque chose d’important ou d’urgent à me communiquer, de vous l’écrire, rue des Arènes.)