Transcription Transcription des fichiers de la notice - Lettre de Claude Elsen à Jean Paulhan, 1950 Elsen, Claude (1913-1975) 1950-07-31 chargé d'édition/chercheur Société des Lecteurs de Jean Paulhan, IMEC, Université Paris-Sorbonne, LABEX OBVIL ; projet EMAN (Thalim, ENS-CNRS-Sorbonne nouvelle) PARIS
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1950-07-31 Fiche : Société des Lecteurs de Jean Paulhan ; projet EMAN (Thalim, CNRS-ENS-Sorbonne nouvelle). Licence Creative Commons Attribution – Partage à l'Identique 3.0 (CC BY-SA 3.0 FR)
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lundi [1950] Cher J.P.,

Malheureusement, ma femme et ma fille ne pourront loger – de samedi à mardi – chez la mère de J. [Jacques?] Spitz. Je vais donc être obligé de les laisser prendre une chambre d’hôtel. Pensez-vous que ce soit ennuyeux ou imprudent ?Mais je ne vois pas d’autre moyen. (J’ai envie de dire à ma femme de s’inscrire sous son nom de jeune fille.)

Un mot de vous à ce sujet me ferait plaisir. Il est vrai que celui-ci le croisera peut-être.

À part cela, c’est toujours le lundi 21 que je compte retrouver Pilotaz, pour une dizaine de jours. J’en ai fini avec son manuscrit auquel j’ai fait subir – en dehors de quelques corrections d’écriture – les modifications suivantes :a) originalement, son récit comptait trois narrateurs : le narrateur impersonnel pour la première partie, le narrateur « présent » pour la deuxième, le héros pour la troisième. Comme tous trois parlaient le même langage, il en résultait pour le lecteur une impression gênante : il confondait les trois, et ne savait pas toujours qui parlait. J’ai imputé à un seul narrateur impersonnel toute l’histoire. b) Il y avait une introduction et une postface commentant le récit du point de vue « moral », de manière un peu lyrique et un peu naïve. Vers le milieu du livre, aussi, le narrateur à son tour faisait des commentaires du même ordre. J’ai supprimé tout cela, le réduisant à une note de deux pages, à la fin du récit. c) Je compte reprendre avec P. [Pilotaz] lui-même l’épilogue proprement dit du récit. d) À son titre, que je trouve mauvais (« Noirs, mes frères »), je lui propose d’en substituer un autre : « Le Cinglé », ou « Le chemin des hommes ».

Que vous dire encore ?Il me semble que les choses vont, incessamment, prendre un vilain tour à Formose. Et alors…(Je me demande bien ce qui se passerait pour moi si l’on prenait des mesures de mobilisation.)

Votre (soucieux) amiClaude Elsen

(Je poursuis néanmoins, activement, mon Homo eroticus )