Malheureusement, ma femme et ma fille ne pourront loger – de samedi à mardi – chez la mère de J. [Jacques?] Spitz. Je vais donc être obligé de les laisser prendre une chambre d’hôtel. Pensez-vous que ce soit ennuyeux ou imprudent ?
Mais je ne vois pas d’autre moyen. (J’ai envie de dire à ma femme de s’inscrire sous son nom de jeune fille.)
Un mot de vous à ce sujet me ferait plaisir. Il est vrai que celui-ci le croisera peut-être.
À part cela, c’est toujours le lundi 21 que je compte retrouver Pilotaz, pour une dizaine de jours.
J’en ai fini avec son manuscrit auquel j’ai fait subir – en dehors de quelques corrections d’écriture – les modifications suivantes :
a) originalement, son récit comptait trois narrateurs : le narrateur impersonnel pour la première partie, le narrateur « présent » pour la deuxième, le héros pour la troisième. Comme tous trois parlaient le même langage,
b) Il y avait une introduction et une postface commentant le récit du point de vue « moral », de manière un peu lyrique et un peu naïve. Vers le milieu du livre, aussi, le narrateur à son tour faisait des commentaires du même ordre. J’ai supprimé tout cela, le réduisant à une note de deux pages, à la fin du récit.
c) Je compte reprendre avec P. [Pilotaz] lui-même l’épilogue proprement dit du récit.
d) À son titre, que je trouve mauvais (« Noirs, mes frères »), je lui propose d’en substituer un autre : « Le Cinglé », ou « Le chemin des hommes ».
Que vous dire encore ?
Il me semble que les choses vont, incessamment, prendre un vilain tour à Formose. Et alors…
(Je me demande bien ce qui se passerait pour moi si l’on prenait des mesures de mobilisation.)
(Je poursuis néanmoins, activement, mon Homo eroticus )