Votre sentiment (optimiste) des événements est bien réconfortant – mais peu partagé. Je ne vois que des gens consternés et envisageant le pire. Spitz, que je quitte, met au point des projets de départ fort précis, et n’est pas seul à le faire.
Pour moi, j’ai bien peur d’être paralysé par ma situation équivoque.
Si seulement, nous avions pu avoir la carte que vous savez (je n’ose plus trop y croire) ou quelque passeport…
(Personnellement, dans la mesure où les Russes mènent le jeu – je crois que nous avons encore un certain délai, disons d’un an. Mais il se pourrait aussi que les Américains perdent patience.)
Il se confirme – les choses s’étant calmées là-bas – que ma femme viendra passer ici le week-end du 15 août.
Mais je suis un peu ennuyé : les amis chez qui elle pensait trouver asile sont eux-mêmes absents, et j’hésite à la laisser passer ces 2-3 jours à l’hôtel (par prudence). Peut-être pourrai-je arranger quelque chose avec Spitz, chez sa mère. Si cela ne pouvait se faire (je le saurai lundi), je vous demanderai conseil.
Connaissez-vous ces deux « mots » assez plaisants que l’on me répétait aujourd’hui :
- Un homme âgé meurt avec, à son chevet, son pire ennemi : « Je te souhaite, dit-il, de vivre une époque intéressante... »
- Un homme se présente à l’ambassade américaine et demande à contracter un engagement pour la Corée : « Vous êtes fou ? » lui demande l’ambassadeur. Et l’homme : « Pourquoi ? C’est indispensable ? »