Votre lettre me fait bien plaisir. D’abord, bien sûr, parce qu’elle me dit que vous allez mieux. Mais aussi parce qu’elle m’assure de votre inlassable intérêt. Merci !
Donc, j’ai signé le contrat de G.G. [Gaston Gallimard] Il m’a demandé de m’engager pour dix ouvrages futurs – mais, à ma demande, m’a immédiatement délié de cette obligation pour un livre que la Table Ronde me demande après Homo eroticus . (Il s’agit d’un essai sur l’incroyance.) Tout cela me ravit et me promet une année bien remplie.
Je n’ai pas encore retrouvé le goût ni l’habitude de la liberté : par prudence, je reste chez Lang jusqu’au 15 ou 20 février (le contrat G.G. [Gaston Gallimard] prend effet le 15). En attendant, je classe notes, documents, etc.
Tout le monde ici regrette votre absence. Et notamment Claude Mauriac, avec qui j’ai établi des contacts très cordiaux. Il souhaiterait vivement (dit-il) que nous nous livrions, vous et moi, à quelque dialogue dans Liberté de l’Esprit . J’y pense : il m’a dit son désir de vous soumettre
J’aurais encore diverses petites choses à vous raconter – mais je pense à vos yeux.
Je serai bien content de vous revoir. Faites-moi signe à votre retour, n’est-ce pas ?
(Pas de nouvelles de M. Delange.)