Entretien d’une heure, hier, avec Delange et Orengo. Je ne sais pas ce qui en sortira, ni s’il en sortira quelque chose. Delange, en tout cas, a dit exactement ce qu’il y avait à dire.
Mais je crains un peu qu’Opéra soit et reste prisonnier d’un mauvais départ, pris dans le désordre et l’improvisation. Il fallait Delange où il y a Orengo (qui est un homme très bien , mais absolument débordé), et Jean Paulhan où il y a Nimier (tout à fait charmant, mais par trop dilettante, sans « conviction » et sans expérience du « métier »). Bref, il fallait Comœdia… Hélas.
Mais ce qui serait merveilleux, ce serait de refaire la nrf [Nouvelle Revue Française] – quoi que vous en disiez !
Ces semaines m’ont (nerveusement) « claqué ». Je suis un peu épuisé, un peu hors de moi – et très mal à l’aise, physiquement et moralement. Yvette s’en désole, ne sait qu’en penser. Je l’impute à Opéra – qui y est, bien sûr, pour une grande part. Mais je ne puis pas lui dire, tout de même, que j’ai aussi à compter avec le sort absurde que m’a jeté une petite fille toute claire, toute droite, dont l’entrée en scène a ébranlé jusqu’aux fondations le bel édifice bâti en quelques années, tout de même, par l’homo eroticus … Est-ce assez extravagant ? Et quels ennuis, quels
(Bien entendu, ne m’en écrivez pas.)
Faut-il déjà vous souhaiter bon voyage ?
Vous seriez gentil de me dire quand vous partez, et pour combien de temps.